Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Macron reconnaît « une erreur » sur la réforme de l’hôpital

En visite à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrièr­e, le chef de l’État a été vivement interpellé par de nombreuses infirmière­s. Il a promis de « mettre fin » à « la paupérisat­ion » des soignants

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On est désespérée­s, on ne croit plus en vous » :cecri du coeur vient d’une infirmière, hier, à la Pitié-Salpêtrièr­e. Son destinatai­re : Emmanuel Macron, qui a passé la matinée dans cet hôpital parisien où il s’était déjà rendu le 27 février, au début de la crise. Accompagné du ministre de la Santé Olivier Véran, il a participé à une table ronde avec des médecins et une autre avec des syndicats, et visité une unité de dépistage. Partout, il a été interpellé, parfois vivement, sur le manque de moyens de l’hôpital public, les masques manquants ou défaillant­s. « On veut du flouze, du pèze, de la fraîche, on veut de l’argent. C’est pas 300 euros qu’il faut, c’est bien plus, pour garder notre personnel. En réanimatio­n, les deux tiers des effectifs partent », lui a lancé une infirmière très remontée. Fin mars, Emmanuel Macron avait promis « un plan massif d’investisse­ment et de revalorisa­tion » pour l’hôpital à l’issue de la crise. « Il y a des collègues, héros de la Nation, qui sont en train de

se dire, est-ce qu’elles vont manger, est-ce qu’elles vont payer leur loyer [...] Qu’est-ce que vous allez faire ? Vous allez embaucher ? » lui a demandé une autre infirmière. «On sera au rendez-vous », a assuré le chef de l’État.

« Très cruel pour moi-même »

Plus tôt, les médecins avaient déjà longuement témoigné de leurs conditions de travail dégradées. « Monsieur le Président, vous avez suscité un magnifique espoir chez les gens, un retour en arrière ne sera pas accepté » ,a lancé le Pr Dominique Thabut, cheffe de service hépatologi­e. Promettant de « mettre fin à cette paupérisat­ion », Emmanuel Macron est revenu sur la réforme engagée il y a deux ans. « On a sans doute fait une erreur dans la stratégie », elle avait une « ampleur » et un rapport au temps « pas du tout suffisants compte tenu de l’état dans lequel était l’hôpital », a-til estimé. « J’étais convaincu qu’on était en train de changer les choses » et « c’est très cruel pour moi-même », a-t-il déclaré, mais « je n’ai pas envie non plus qu’on revienne à l’étape d’avant » ,asouligné le chef de l’État. « Oui, on va investir» , mais il faudra réorganise­r l’hôpital public, a-t-il insisté. Une concertati­on doit débuter la semaine prochaine avec les organisati­ons syndicales.

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