Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Sur le front de l’emploi : à l’Est, quoi de nouveau ?
Pôle emploi rouvre ce lundi, uniquement sur rendez-vous. Ses agents, qui n’ont pas cessé de suivre demandeurs d’emploi et entreprises, vivent un printemps très particulier
Pandémie oblige, la vie a considérablement ralenti. Le monde du travail, chamboulé, tente de s’adapter et les agents de Pôle emploi n’ont pas chômé : suivi, conseils et formations n’ont jamais cessé d’alimenter les rapports entre conseillers, entreprises et demandeurs. Que ce soit à distance ou, bientôt, de façon plus rapprochée. Elisabeth Vandenbossch, directrice de l’agence de Saint-Raphaël, lève le voile sur le travail de ses agents. Elle explique le fonctionnement pour la réouverture des agences et dresse un constat de la situation sur le front de l’emploi, avant d’évoquer la saison estivale.
Les services de Pôle emploi jusqu’alors...
Pendant le confinement, l’activité de Pôle emploi n’a pas été ralentie. « Même si les établissements étaient fermés, nous avons continué à remplir nos missions. Nos conseillers, en télétravail, ont pu maintenir leurs activités. Tous les dossiers sont traités ou en cours de traitement. Il n’y a pas de retard, par exemple, de l’indemnisation chômage. Cela, grâce à notre mobilisation. C’était important de poursuivre, malgré le confinement, toutes nos missions prioritaires. » De plus, les entreprises qui avaient besoin de recruter, jusqu’à maintenant, ont pu le faire avec l’aide de Pôle emploi. « Surtout dans le domaine de la santé et de l’action sociale, de l’agriculture, du transport, etc.. » Que ce soit par téléphone, e-mail ou par visioconférence, Pôle emploi a su garder le contact. « On avait déjà pris le virage du numérique depuis plusieurs années. La mise en place, pendant le confinement, a donc été aisée. »
... et à partir de ce lundi
Les établissements de Pôle emploi vont bientôt rouvrir. Mais, dans un premier temps, ce ne sera que sur rendez-vous. « Ce lundi 18 mai, nous pourrons à nouveau accueillir les personnes qui ont pris un rendezvous au préalable. Lors de la semaine écoulée, nous avons préparé les différentes agences à l’accueil du public, à l’aménagement des flux, à l’installation du matériel sanitaire, etc. » Il faudra attendre encore avant de « Réussir à changer la vie de quelqu’un, c’est notre motivation de tous les jours », s’enthousiasme la directrice de Pôle emploi de Saint-Raphaël. Elle cite en exemple cette histoire arrivée il y a quelques jours : « On avait une dame dans une situation personnelle difficile, en détresse financière. Elle avait demandé, par son assistante sociale, que sa conseillère Pôle emploi l’appelle. Ensemble, elles ont analysé les besoins et mesuré à quel point il était important pour cette dame de reprendre une activité professionnelle. Un entretien a aussi été organisé avec le psychologue du travail de Pôle emploi ; cette dame a pu s’exprimer librement. Ensuite, grâce à notre partenariat avec la structure d’insertion par l’activité économique Corail, elle a pu décrocher un entretien professionnel. Elle a remis le pied dans le monde de l’emploi, ressortant ainsi, petit à petit, la tête de l’eau. C’est le genre de victoire qui nous fait plaisir ! » pouvoir venir sans rendez-vous. « Sauf s’il y a une situation d’extrême urgence qui se présente, elle sera prise en compte et traitée. » Pour obtenir un entretien physique, « soit on écrit un courriel à son conseiller, soit on contacte la plateforme téléphonique, le 39.49 pour les demandeurs d’emploi et le 39.95 pour les entreprises ».
L’impact de la pandémie sur l’emploi dans l’Est-Var
Sur le front de l’emploi, dans le bassin fréjuso-raphaëlois, l’ampleur de la crise n’est pas encore vraiment mesurable. « On manque un peu de recul pour faire une analyse ou un bilan. Cependant, sur les deux agences de Fréjus et de Saint-Raphaël, on vient de constater une hausse d’environ 25 % des demandeurs d’emploi de la catégorie A Parmi eux, il y a principalement des personnes en CDD qui n’ont pas eu leur contrat renouvelé, et des personnes qui avaient une activité réduite, un temps partiel, qui se sont retrouvées sans emploi. Ils étaient déjà inscrits à Pôle emploi et ont basculé dans la catégorie A. Cela est très marquant, surtout dans notre zone est-varoise plus touchée par ces types de contrat qu’ailleurs. » En revanche, il n’y a pas eu de gens qui s’inscrivaient à Pôle emploi pour la première fois. « Car il y a eu un plan gouvernemental de chômage partiel qui avait notamment pour but de réduire au maximum les licenciements économiques », décrypte la responsable. Malgré le confinement, dans l’EstVar, il y a eu des embauches. « Surtout dans le secteur de la santé. Comme cet Ehpad aux Adrets-del’Estérel à qui nous avons pu trouver un factotum ». Le secteur de la santé, de l’action sociale et des services à la personne a représenté 90 % des embauches depuis fin mars jusqu’à début mai. « Aujourd’hui, nous avons environ 400 postes à pourvoir, tous secteurs confondus. Beaucoup moins que l’an dernier à la même époque. »
Quelles perspectives ?
Elisabeth Vandenbossch le rappelle : « L’hôtellerie-restauration, qui est dans la situation qu’on connaît, est le premier employeur dans ce bassin d’activité. Toutefois, nous avons plusieurs offres d’emploi en cours dans ce domaine, car beaucoup de professionnels sont en attente du feu vert du gouvernement pour rouvrir. Depuis un moment déjà, nous travaillons avec tous les inscrits dans ce secteur pour affiner les profils, proposer des offres en prévisionnel. Ainsi, quand les structures rouvriront, Pôle emploi sera en mesure de proposer des candidats. » Cependant, la visibilité manque pour la période à venir : « On ne peut absolument pas prévoir comment se déroulera l’été. Tout est lié à l’évolution de la pandémie. » Saisonniers, étudiants en quête de job ou demandeurs d’emploi en général « doivent être en vigilance, en alerte. Ils doivent régulièrement visiter notre site pour consulter les offres. On peut se créer des alertes sur un espace personnel, avec des messages réguliers qui avertissent des offres susceptibles de correspondre. Et il ne faut pas hésiter à contacter son conseiller, ne serait-ce que pour être aidé à se préparer. » Il est par ailleurs toujours possible de se former. « Des formations sont constamment proposées dans différents domaines, conclut Elisabeth Vandenbossch. Il y en a même qui ont démarré récemment, comme celle d’assistant comptable, initiée début avril à Fréjus- Saint-Raphaël et qui se poursuit aujourd’hui .»
Hausse d’environ % des demandeurs d’emploi catégorie A ”
L’hôtellerierestauration est le premier employeur dans l’Est-Var ”
1. Demandeurs d’emploi sans aucune activité professionnelle. 2. www.pole-emploi.fr