Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’amiral Isnard : « La crise a révélé de belles choses »
À l’heure du déconfinement, le préfet maritime de la Méditerranée revient sur la gestion de la crise au sein de la base navale et vante la belle coopération avec les élus de la métropole
Premier site industriel et premier employeur du Var, la base navale de Toulon – véritable ville dans la ville avec ses milliers de marins et personnels civils de la Défense –, et au-delà la base de défense de Toulon, qui inclut les emprises militaires de Cuers, Hyères et Saint-Mandrier, a évidemment été affectée par l’épidémie de Covid19. Une crise sanitaire au sujet de laquelle le viceamiral d’escadre Laurent Isnard déclare : « C’est une sidération qui nous est arrivée dessus ».
Sens de la mission
Face à cette crise sans précédent, la base de défense de Toulon a dû s’adapter. En bon militaire qu’il est, l’amiral Isnard, ancien patron du commandement des opérations spéciales, a préféré « agir, plutôt que réagir ». Son credo : « Avant même que le confinement ne soit déclenché, on avait activé notre plan de continuité d’activité avec un embryon de télétravail », déclare l’officier général. Au plus fort de la crise, la base navale a néanmoins semblé tourner au ralenti. « Le taux de présence active est tombé entre 20 et 50 % selon les sites de la base de défense », concède-t-il. Mais le préfet maritime de la Méditerranée l’affirme : « À aucun moment, nous n’avons été mis en difficulté pour l’accomplissement de nos missions par un navire ou un hélicoptère qui n’était pas réparé ». S’il n’avait aucun doute sur l’état d’esprit des militaires et civils de la défense, « le sens de la mission et du bien commun dont ils ont tous fait preuve, quel que soit leur statut, fait du bien ». Dans une lettre adressée jeudi au personnel de la base de défense, le préfet maritime a d’ailleurs tenu à les féliciter en ces termes : « Des opérations aux soutiens, vous avez répondu présent avec un magnifique esprit d’équipage (...) Vous avez montré une réactivité et un sens du devoir qui nous ont permis de répondre, rapidement et efficacement, aux défis qui se sont imposés ».
Destins liés
En parlant de défi, l’accueil des marins du porteavions Charles-de-Gaulle, atteints en grand nombre par le Covid-19, en a été un sacré ! Mais là encore, la base de défense a su gérer. À ce sujet, l’amiral Isnard souligne les excellentes relations avec les élus de la métropole toulonnaise. « À l’arrivée du porteavions, j’ai appelé les élus pour leur expliquer que nous allions mettre les marins en quatorzaine sur des sites militaires. On était vraiment dans une logique de partage de l’information. Plus que de cohabitation, je parlerais de vivre ensemble ». Si« la confiance, le respect mutuel, le dialogue avec les élus existaient déjà avant la crise, cette dernière a renforcé nos liens », ajoute le préfet maritime. L’opération Résilience en est la parfaite illustration. « Outre l’envoi du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre à Ajaccio pour évacuer des patients Covid-19, on a stocké sur la base navale du gel hydroalcoolique et plus de 700 000 masques pour les besoins de l’Agence régionale de santé ou les collectivités territoriales », cite l’amiral Isnard en exemples. Avant de conclure : « La crise sanitaire a révélé à quel point les destins de la ville de Toulon et de la base navale sont liés ».