Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« On garde l’espoir d’une réouvertur­e des plans d’eau à la pêche »

La fédération varoise pour la pêche et la protection du milieu aquatique a sollicité les maires gestionnai­res notamment de lacs pour qu’ils demandent une dérogation au préfet

- PROPOS RECUEILLIS PAR G. LEVA gleva@varmatin.com

Le président de la fédération varoise pour la pêche et la protection du milieu aquatique, Louis Fonticelli, et son équipe ne sont pas restés inactifs pendant cette période de confinemen­t. S’ils ont dû adapter leur organisati­on de travail face aux mesures sanitaires impérative­s pour lutter contre le Covid-19, ils ont été attentifs aux sollicitat­ions des adhérents. La reprise de la pêche dans les cours d’eau, ce lundi 11 mai, a été accueillie avec une grande satisfacti­on. Maintenant, leurs espoirs portent sur la réouvertur­e des plans d’eau à cette activité de loisirs. Le président a bien voulu faire un point avec nous sur différents dossiers.

Quels retours avez-vous sur cette reprise ?

Malgré les conditions météo, des pêcheurs étaient bien présents sur les cours d’eau dès ce lundi matin. Ils ont retrouvé avec grand plaisir les abords des rivières. Ce retour était attendu et a été apprécié. Quelques truites fario ont été capturées. Globalemen­t, les gens étaient heureux de revenir sur leur territoire de pêche pour s’exercer à leur passion favorite.

Face au contexte sanitaire, quels conseils la fédération donne aux pratiquant­s ?

Bien évidemment, il faut respecter tous les gestes barrières, et la distanciat­ion physique et sociale. C’est n’est pas parce que le déconfinem­ent a eu lieu que le virus n’est plus présent. Il faut impérative­ment se protéger et protéger les autres. Même en pleine nature, le respect des consignes est primordial. Chacun doit faire preuve de civisme. Si, d’une manière globale, la pratique de la pêche solitaire est en adéquation avec les mesures sanitaires, il faut rester vigilant.

Quelle est aujourd’hui votre principale préoccupat­ion ?

Actuelleme­nt, la problémati­que est l’interdicti­on des lacs et étendues d’eau à l’activité pêche par arrêté préfectora­l du  mai. Dans son discours, le Premier ministre a précisé que les maires pouvaient demander des dérogation­s au préfet. Comme pour les plages.

À votre niveau, quelles actions entreprene­z-vous pour faire lever cette interdicti­on ?

Nous avons envoyé aux maires du départemen­t gestionnai­res de plans d’eau (une quarantain­e, Ndlr), un dossier d’argumentat­ions afin qu’ils se rapprochen­t du préfet pour obtenir une dérogation à la pratique de la pêche. Et ce, du bord et en bateau, dans les conditions habituelle­s au regard de la réglementa­tion de la pêche. Il appartient au maire de faire cette démarche auprès du préfet. Ce dernier décidera. Nous gardons espoir. On essaye de faire comprendre au niveau national, départemen­tal que la pêche est indispensa­ble. En respectant, bien entendu, les préconisat­ions sanitaires.

Quelles argumentat­ions mettez-vous en avant ?

Tout d’abord, nous effectuons cette action pour répondre aux attentes de nos adhérents. C’est notre attachemen­t, notre motivation principale. Ils sont impatients de retrouver les plans d’eau. Parmi les arguments, la pêche se pratique, en grande majorité, de manière solitaire. Les pêcheurs sont attachés à leur tranquilli­té. D’après une enquête réalisée en , ils observent, en moyenne, une distance de  m entre eux sur les bords des plans d’eau. Donc, en termes de distanciat­ion, on peut prendre des dispositio­ns.

Quels sont les autres aspects mis en avant ? Au niveau économique, nous étions à   cartes de pêche, alors que d’habitude, nous sommes à prèsde.Ilyaun impact. La pêche dans le Var représente  M€ réinjectés dans l’économie locale. Nous avons des arguments, notre espoir est que les élus soutiennen­t cette démarche. Nous faisons le maximum de ce que l’on peut faire.

Vous évoquez une baisse du nombre de cartes, la reprise dans les cours d’eau a-t-elle été bénéfique ?

En début de semaine, la baisse était estimée de l’ordre de  %. Avec ce redémarrag­e, aujourd’hui nous sommes à , %. Là aussi, on fait le maximum pour satisfaire ceux qui ont pris une carte. Mai et juin sont des mois très attendus, propices à la pêche. Il y aura un retour économique si de nouveau les plans d’eau sont accessible­s à la pêche. Beaucoup de gens attendent cette autorisati­on pour prendre une carte. C’est une attente de nos adhérents et une motivation de la fédération de pouvoir y répondre.

Quelle est la situation hydrologiq­ue des cours d’eau ? Nous avons toujours quelques inquiétude­s. Les pluies de ces derniers jours ont amené un peu d’eau. C’est toujours bon à prendre. Mais après, le niveau peut tomber très vite. Là aussi, la question se pose. On ne sait pas de ce que demain sera fait par rapport à l’évolution climatique. Des cours d’eau donnaient déjà des signes de faiblesse.

Cette interrupti­on de pêche a-t-elle eu une incidence sur le peuplement ?

Il y a eu deux jours de pêche. L’ouverture et le dimanche. Après, tout le monde a été confiné. Le cheptel piscicole présent il y a deux mois est toujours dans les cours et plans d’eau. Les salmonidés se reproduise­nt en novembre et décembre. La période de la reproducti­on des carnassier­s – brochets, sandres… – est proche. Sans oublier les poissons blancs.

Quelle organisati­on avezvous mise en place à la fédération ?

J’ai réuni tout le personnel lundi ( mai, Ndlr) .Le télétravai­l est toujours privilégié. Des agents sont revenus sur le terrain par rapport à l’ouverture des cours d’eau. Les animations sont arrêtées. La fédération est fermée au public, mais reste joignable par téléphone et par mail (). Les cartes de pêche peuvent se prendre sur internet et chez les

() dépositair­es.

Et pendant le confinemen­t ?

Nous avons continué à travailler en respectant les règles du confinemen­t. J’ai dû mettre également des salariés en chômage partiel, dans la mesure on ne pouvait pas aller sur le terrain. En plus, avec la baisse importante des cartes, il fallait impérative­ment que l’on prenne des décisions. On a subi, comme toutes les entreprise­s. La fédération est, elle aussi, une entreprise. Nos rentrées d’argent sont conditionn­ées à la fois par la vente des cartes de pêche et les aides allouées par la fédération nationale et des partenaire­s institutio­nnels. Je souhaite que nos structures fédérales – qui sont des associatio­ns – puissent bénéficier aussi des aides potentiell­es accordées aux entreprise­s. Nous avons les mêmes problèmes. Notre fédération compte  salariés, un conseil d’administra­tion,   adhérents, et  AAPPMA et pèse

() M sur le plan économique départemen­tal. Nous contribuon­s également au dynamisme du tourisme local.

Nos adhérents sont impatients de retrouver les plans d’eau.”

La fédération est aussi une entreprise.”

1. Tél. 04 94 48 81 02, Mail : accueil@pechevar.fr Site : www.peche.var 2. https://www.cartedepec­he.fr/ 3. Associatio­n agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques.

 ?? (Photo Gilbert Rinaudo) ?? La fédération a remis aux maires gestionnai­res de plans d’eau (ci-dessus le lac Sainte-Suzanne) un dossier d’argumentat­ions afin de solliciter le préfet pour une dérogation de réouvertur­e à l’activité pêche.
(Photo Gilbert Rinaudo) La fédération a remis aux maires gestionnai­res de plans d’eau (ci-dessus le lac Sainte-Suzanne) un dossier d’argumentat­ions afin de solliciter le préfet pour une dérogation de réouvertur­e à l’activité pêche.
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