Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Six ans de prison ferme pour un apprenti terroriste de Menton
Arrêté en novembre 2017 dans le quartier du Careï, lors d’un vaste coup de filet anti-terroriste mené de Paris jusqu’au Sud-Est, avec des ramifications en Suisse, Sofiane Ziari a été condamné à six ans de prison ferme, jeudi, devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Le mardi 7 novembre 2017, aux aurores, un vaste coup de filet anti-terroriste avait été mené simultanément en région parisienne (Val-de-Marne) et dans le Sud-Est de la France (Aix-enProvence et Menton). Une dizaine de personnes avaient alors été interpellées, dont cinq à Menton : deux fratries (Benjamin et Jordan Lanvin, Yannis et Sofiane Ziari) et un ancien légionnaire converti à l’islam, Frédéric Renet. Ce dernier, membre d’un club sportif local, dispensait un entraînement intense à cette cellule d’apprentis terroristes mentonnais. L’aîné des Ziari, Yannis, était âgé de 23 ans à l’époque. Et son cadet, Sofiane, 19 ans. Sofiane Ziari et six autres suspects avaient été écroués dès le 10 novembre au soir à Paris et mis en examen pour « association de malfaiteurs dans le cadre d’une entreprise terroriste criminelle » et « provocation directe à un acte terroriste par moyen de communication ».
Condamné à Paris
En mai dernier, le parquet avait requis une peine de six ans d’emprisonnement contre Sofiane Ziari, accusé d’avoir tenté de rejoindre les rangs de l’État islamique en Syrie et d’avoir envisagé une action violente en France entre 2015 et 2017. Sous réserve d’un appel du jugement, la sentence est tombée ce jeudi à Paris, relayée par le Centre d’analyse du terrorisme : « La 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris condamne à la peine de 6 ans d’emprisonnement Sofiane Ziari, velléitaire originaire de Monaco. » Vérification faite auprès des autorités monégasques, les frères Ziari sont en effet nés en Principauté mais n’y ont jamais résidé. Au moment de leur arrestation, en 2017, les frères Ziari étaient sous surveillance depuis des mois et les enquêteurs avaient acquis la certitude que les apprentis terroristes et leurs complices envisageaient de lancer des voitures-béliers dans la foule et d’attaquer des policiers à l’arme blanche. Ni armes, ni explosifs n’avaient été retrouvés lors des perquisitions et le lieu d’une potentielle attaque n’était pas déterminé, mais la menace avait été jugée suffisamment sérieuse pour qu’une opération soit déclenchée.
Un guide en Suisse
À l’issue des premières auditions conduites par la police judiciaire niçoise et la DGSI, le parquet de Paris avait reconnu qu’« il y avait un projet d’action violente aux contours mal définis ». Quant au ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérard Collomb, il avait confirmé que « les cibles n’étaient pas déterminées » ,et évoqué « l’influence d’un prétendu imam qui a endoctriné les autres ». Il s’agissait en l’occurrence de Milutin Jakovljevic, un homme d’origine bosniaque installé en Suisse et rebaptisé Abd’al Muhaymin Al-Bosnie. Par ailleurs, très actif sur le réseau crypté Telegram.