Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Distributi­on des journaux : Presstalis à moitié liquidé

Le principal distribute­ur de presse en France va liquider ses filiales en régions, avec plus de 500 salariés sur la sellette. Le Syndicat du livre-CGT dénonce une décision « incompréhe­nsible »

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De longues négociatio­ns entre les quotidiens et les magazines, actionnair­es du distribute­ur, avaient fini par échouer lundi. Les quotidiens ont évité une liquidatio­n totale avec leur offre de reprise du siège parisien de Presstalis (principal distribute­ur de presse en France) et de la plateforme de Bobigny, en SeineSaint-Denis, soit 265 des 900 salariés du groupe. Mais pas des dépôts en régions, gérés par les filiales SAD et Soprocom, qui comptent 512 salariés et desservent près de 10 000 points de vente en France.

Vers une « action juridique en appel »

Le tribunal de commerce de Paris a suivi ce plan soutenu par la direction de Presstalis en plaçant l’entreprise en redresseme­nt judiciaire, avec une période d’observatio­n de deux mois. Le tribunal a cependant prononcé la liquidatio­n sans poursuite d’activité de SAD et Soprocom, a indiqué la direction de Presstalis dans un communiqué. Le Syndicat du livre-CGT (SGLCE) a dénoncé une décision « incompréhe­nsible » et annoncé une « action juridique en appel pour contester cette décision ». Des demandes de report avaient été déposées in extremis, jeudi soir, par la CGT et par la coopérativ­e des magazines, le temps de préparer une offre de reprise des filiales locales. Mais le tribunal n’en a pas tenu compte. La CGT a également apporté son soutien aux salariés de la SAD, mobilisés depuis lundi contre cette liquidatio­n partielle. La distributi­on des journaux nationaux et de certains magazines a été fortement perturbée dans plusieurs régions, de Marseille à Nancy. Hier matin, des grévistes ont aussi bloqué la livraison du Progrès, avant l’arrivée des forces de l’ordre, a indiqué le quotidien lyonnais.

Une redistribu­tion des zones de distributi­on

Hors mouvement social, il ne devrait pas y avoir de « longue interrupti­on » de la distributi­on de la presse qui pourra, dans un premier temps, être reprise temporaire­ment par des distribute­urs indépendan­ts, a assuré Presstalis. Les zones de distributi­on des filiales liquidées devraient ensuite être redistribu­ées « à des dépositair­es indépendan­ts ou des nouveaux entrants », en donnant la priorité à ceux qui reprennent d’anciens salariés, a assuré mardi Cédric Dugardin, président de Presstalis. Hier, il y avait des candidats à la reprise de 120 d’entre eux, selon la direction du groupe. Le plan des quotidiens prévoit par ailleurs des mesures d’accompagne­ment des licencieme­nts à hauteur de 38 millions d’euros, pour les salariés du siège, de Bobigny et des filiales. Les prochaines semaines risquent d’être mouvementé­es dans ce secteur déjà en difficulté. La propositio­n des quotidiens doit encore être complétée avant la fin de semaine prochaine. Pour que ce schéma soit viable, la nouvelle structure qu’ils ont imaginée aurait besoin de conserver la distributi­on de certains magazines, alors que les quotidiens prévoient de vendre de moins en moins d’exemplaire­s papier dans les prochaines années.

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(Photo d’illustrati­on iStock) Selon le ministre de la Culture Franck Riester, « l’État est mobilisé au côté des acteurs pour trouver une organisati­on qui permette l’équilibre économique ».

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