Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Attirer les estivants « où il y a moins de monde »
En Provence verte et dans le Verdon, la saison touristique débutera finalement début juin. Entre doutes et nouvelles rassurantes, comme la réouverture des restaurants, le secteur s’organise
J
eudi, le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé un « plan de sauvetage » de milliards d’euros pour venir en aide au secteur du tourisme. Parmi les mesures annoncées, les Français pourront partir en vacances sur le territoire national, peu importe leur lieu de résidence. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les restaurants situés en zone verte pourraient rouvrir leurs portes à compter du juin. Nicolas Oudart, directeur de l’office de tourisme Provence verte - Verdon, basé à Brignoles, aborde avec prudence cette saison estivale inédite.
Quel regard portez-vous sur les annonces du Premier ministre ?
Sous réserve de confirmation, le fait que la barrière des cent kilomètres tombe est évidemment une bonne nouvelle. Nous allons pouvoir retrouver une clientèle habituelle, notamment de la région parisienne. L’ouverture des restaurants en zone verte est aussi un point positif si l’offre se remet en place.
Un plan de milliards est annoncé. Qu’en pensez-vous ?
Ces mesures sont destinées à soutenir les professionnels du tourisme. C’est une bonne chose. Nous allons aider les prestataires pour leur permettre de passer cette mauvaise année. On ne sait pas s’ils combleront leurs pertes, mais c’est déjà ça.
Chaque semaine, les choses évoluent. On s’adapte sans cesse.
On se dirige vers une saison plus courte. Quel sera l’objectif ?
On a perdu avril, mai et une partie du mois de juin. L’objectif, c’est de reprendre une activité normale le plus vite possible.
Quelle va être votre stratégie auprès des professionnels ?
Fondamentalement, nous allons rester sur un soutien aux professionnels présents sur le territoire. On a quinze jours avant le début de la saison, cela laisse du temps pour que tout le monde se prépare. Les mesures sanitaires seront vraisemblablement en place tout l’été. Nous allons continuer à communiquer avec les prestataires pour reprendre dès que possible.
Peut-être faire un guide pratique pour les aider avec les clients.
Jusqu’à présent, les piscines à usage collectif ne sont toujours pas autorisées à accueillir du monde…
C’est le gros point noir, en effet. Nous allons voir dans les jours qui viennent ce que va décider la préfecture du Var. Il ne devrait pas y avoir de grands changements avant le juin… Je n’ai pas d’information à ce sujet. Je pense que l’on peut être optimiste malgré tout.
En temps normal, quel type de clientèle vient dans le centre Var ?
On estime, selon nos statistiques, que % sont des étrangers : Belges, Néerlandais, Allemands. Évidemment, on ne sait pas s’ils pourront venir jusqu’à chez nous. On a l’habitude de dire que sur les % de Français qui viennent sur notre territoire, la moitié est de la région.
Les Français pourront voyager dans tout le pays cet été. Qu’est-ce qui pourrait jouer en votre faveur ?
Nous allons pouvoir communiquer sur une clientèle nationale : Île-deFrance, Auvergne-Rhône Alpes, Hauts de France… Il y a beaucoup de potentiel. Surtout si les activités peuvent reprendre. Nous avons une carte à jouer en ce qui concerne l’hébergement. Beaucoup vont rechercher la campagne et l’arrière-pays. La question des résidences secondaires va aussi se poser. En termes de consommation, de restauration et d’activités, cela peut-être quelque chose d’important.
Comment comptez-vous valoriser le territoire ?
Tout dépend de ce que recherchent les touristes. Cette année, ils viendront peut-être où il y a moins de monde. On conseillera toujours les incontournables avec Cotignac, Saint-Maximin, Brignoles, la Sainte-Baume, les gorges du Verdon, le vallon Sourn. C’est peutêtre l’occasion de valoriser d’autres endroits. Des villages où ils rencontreront moins de monde, où il y a une identité provençale, avec de la vie, des restaurants, des commerces… On ne va pas se concentrer sur les sites phares, mais sur l’ensemble de nos prestataires sur le territoire.
Percevez-vous la situation comme un défi à relever ?
Je ne dirais pas ça. C’est compliqué de « profiter » d’une crise sanitaire. Notre territoire a des atouts touristiques pour proposer quelque chose d’alternatif au tourisme de l’après crise sanitaire. Ce que l’on a va correspondre à ce que veulent les visiteurs qui cherchent à éviter les zones surfréquentées. C’est pour ça que l’on intègre le tourisme durable dans notre stratégie. Il va peutêtre permettre au territoire de reprendre une activité intéressante.
L’enjeu des piscines à usage collectif ”