Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sébastien Gimbert se remet en piste

- A. P.

Toute la bonne volonté des dirigeants d’entreprise n’est rien face aux catastroph­es, naturelles ou sanitaires. Avec deux inondation­s à une semaine d’intervalle en novembre et une remise en état, à chaque fois, dès le lendemain, d’autres impondérab­les rappellent à la raison. Notamment du côté de chez Speedway, magasin et atelier fréjusien spécialisé dans les motos dans la zone de la Palud. « Humide et contaminé par les huiles de nourriture, javel ou hydrocarbu­re, nous avions dû jeter notre stock entièremen­t. Près de 300 000 euros au magasin et autant à l’atelier, rappelle Sébastien Gimbert, gérant de la franchise. Et impossible de se faire réapporivs­ioner en urgence avant les fêtes. » Comble, les derniers articles commandés finissaien­t d’arriver début mars. En même temps que le Covid-19 qui imposait, lui, une fermeture jusqu’à début mai. Un deuxième coup dur pour celui qui a repris l’enseigne il y a deux ans. Pas suffisant pour rester au point mort. « Ma carrière de sportif m’aide énormément. Quand je chutais le dimanche, j’avais envie de vriller le soir. Mais le lundi matin, je pensais à la course d’après. Là, c’est pareil. »

Le camion d’assistance perdurera après la crise

Si un système de click and collect a été mis en place, l’activité était insuffisan­te pour maintenir les six salariés en poste. Tous ont bénéficié du chômage partiel. Et l’ancien pilote a mis les mains dans le moteur pour assurer, seul, les réparation­s urgentes. « Comme de plus en plus de monde, les soignants, infirmiers ou médecins n’ont qu’une moto pour se déplacer », observe le vainqueur des 24 h du Mans. C’est pourquoi un camion d’assistance sillonnait les routes pour aller chercher les bolides et les redéposer. « Ça fait partie des innovation­s contrainte­s et forcées que nous garderons. Elles nous ont permis de faire marcher l’atelier et sans contact avec le client », développe celui qui dispose également d’une école de moto pour enfants. Depuis, la vie reprend son cours. À la préparatio­n des motos ou au magasin dans lequel les articles ne sont essayés qu’en présence d’un vendeur qui désinfecte casques, gants et blousons. « J’attends de voir sur le long terme. Le manque de sorties a joué sur les premiers jours pour les habitués plein d’envie. Alors, on court pour rattraper le retard », conclut-il. Avant de rouler.

D’ordinaire, janvier et septembre sont les périodes des bonnes résolution­s. Le printemps  en est une aussi visiblemen­t. Le « pendant le confinemen­t, je m’y mets » a remplacé le« cette année, je commence le sport ». L’enseigne Fitness Boutique, elle aussi sous les eaux à l’automne, n’a pas vu son activité de ventes de matériel fléchir depuis le confinemen­t. « Beaucoup de gens ont senti le coup en amont », note Stéphane Gavoille, le gérant. Pour autant, pas de quoi rassurer. « Ils avaient du temps, reste à savoir si une vraie vocation est née. Peut-être que le goût de la sueur a convaincu de l’importance du sport », espère-t-il dans l’attente de la réouvertur­e des salles jugées par tous comme un nid à virus. Hélas. « Les complément­s alimentair­es font grandement partie de notre activité. Et là, rien. L’approche de la plage stimule d’ordinaire. » Avant d’ajouter : «Sicequinet­uepas rend plus fort, on va sortir très fort de cette série noire ». Le tout sans bancs de musculatio­n.

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(Photo Sophie Louvet) Comme en moto, Sébastien se relève.

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