Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le fait de rester sur les sentiers balisés préserve les chauves-souris
Les éco-compteurs ont sonné l’alerte
Dix-sept éco-compteurs sont répartis en des points stratégiques du massif de l’Estérel. Ils servent à mesurer la fréquentation du site. Durant le confinement, Coryse Tourdot a reçu de nombreuses alertes « Journées nulles. » Des mails qui signalent en général les pannes de compteur. Mais là, c’était bien l’absence totale de visiteurs qui était enregistrée. Preuve que le confinement était respecté.
Chauves-souris : bonne nouvelle
L’animatrice Audrey Allemand a participé au comptage de chauves-souris Murin de Bechstein. Deux colonies sont suivies dans l’Estérel. La première était de 80 individus avant le confinement. Elle est de 120 après le déconfinement, alors que les femelles n’ont pas encore mis bas. L’autre est passée de 70 individus à 140. Des chiffres à analyser pour savoir quelle est la part du confinement et de la tranquillité dans cette dynamique. En attendant, elle ira au-devant des promeneurs pour les sensibiliser à cette présence discrète et à rester sur les sentiers balisés.
« J’ai réhabitué mes chiens à la présence humaine »
Anne Bachet est éleveuse de moutons. Elle se réjouit du retour des promeneurs et sportifs. Mais après deux mois sans voir personne, ses chiens qui protègent le troupeau de 230 têtes avaient besoin « d’être réhabitués à la présence humaine », surtout aux joggeurs, VTTistes ou pilotes de quad qui déboulent à fond, sans faire attention. « Ce public qui surgit de nouveau me semble moins intégré. C’est important aussi de le resensibiliser sur le comportement à avoir dans l’Estérel. »
Guide naturaliste, elle attendra septembre
Marjorie Ughetto s’est rendue dans le massif il y a quelques jours, pour le plaisir. Elle a été ravie de croiser la route d’orvets et d’un rollier d’Europe, cet oiseau migrateur aux plumes bleues. Des rencontres rares en temps normal. Cette guide naturaliste ne retournera pas dans le massif avant septembre. « Je pourrai reprendre les balades avec un groupe de neuf personnes. Mais avec un masque et les mesures de distanciation, c’est très compliqué. » Elle exercera son activité dans les jardins des particuliers, qui font appel à elle pour découvrir les trésors naturels qui s’y épanouissent. « Même dans 500 m², il y a énormément de biodiversité. Je montre les plantes comestibles. Ou celles que j’appelle “plantes frou-frou”, tel le laurierrose avec trois rangées de pétales, parce que les insectes n’y vont pas. Aujourd’hui, les gens ont envie d’aider la nature dans leurs jardins. »
Contact : marjorie.provence@gmail.com ou www.facebook.com/BaladesNaturalistes.fr