Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Golfe : un plan com’ afin de doper la fréquentation
La communauté de communes du Golfe de Saint-Tropez va consacrer 120 000 euros afin de promouvoir son territoire. Une action d’urgence destinée à sauver la saison tourististique
U
n plan de relance ou plutôt un plan d’urgence afin de limiter au maximum la casse touristique. L’enjeu est de taille quand on découvre l’indicateur suivant : % du chiffre d’affaires des entreprises touristiques se réalise entre juillet et octobre dans le Golfe de Saint-Tropez. À l’amorce du mois de juin, dans l’optique d’une reprise progressive, la collectivité territoriale veut redonner de la visibilité au Golfe. L’action concoctée par la Maison du tourisme sera visible sur les supports choisis pendant les deux prochains mois afin de susciter l’envie de revenir en villégiature sur le territoire. Dans ce schéma aux équations encore floues qui évoluera en fonction des multiples levées d’interdiction – la barrière des km et la réouverture des frontières comme la levée exacte de l’ouverture des frontières intra-européennes –, la communauté de communes imagine différents scénarios de promotion de la destination du Golfe. Encore faut-il savoir à qui s’adresser pour ne pas disperser ses forces vers d’hypothétiques horizons.
Fréquentation française
Seule certitude sur laquelle axer les premiers efforts : la fréquentation sera avant tout franco-française et de proximité. Comme le souligne le directeur de la Maison du tourisme, Emmanuel Bertrand, dans son exposé, il s’agit d’une clientèle « excursionniste », c’est-à-dire, susceptible de faire un aller-retour dans la journée (à environ deux heures de son domicile résidentiel) : des clients habituels, dans une première phase de reprise, qui pourraient reprendre le chemin du Gofe dès que les plages seront rouvertes – c’est désormais le cas – et que les établissements de plage seront en ordre de marche – sans doute dès le 2 juin –, et des touristes de proximité souvent présents sur les ailes de saison.
Près de % des touristes en résidences secondaires
Il faudra aussi s’intéresser et miser sur un retour en force des habitants secondaires, car les statistiques sont éloquentes : 59 % des touristes dans le Golfe résident au sein d’hébergements non marchands (cela représente 80 % du nombre de lits touristiques). Ces chiffres incitent fortement à cibler en priorité cette catégorie de personnes pour activer la relance économique du territoire. Dans une deuxième phase, il conviendra de calibrer l’offre pour attirer l’autre clientèle : celle qui représente 41 % des touristes débarquant dans le Golfe pour séjourner en hôtellerie de plein air, résidences de tourisme, hôtels, bateaux, gîtes... Même si le retour des touristes étrangers (européens) est une perspective trop aléatoire, à ce jour, l’ouverture coordonnée des frontières avec les pays limitrophes – la date du 15 juin est une hypothèse sérieuse – serait une bouffée d’oxygène à ne pas négliger. Les résidents secondaires étrangers représenteraient 35 % des propriétaires du Golfe. Et plus précisément, les six nations limitrophes de la France concentreraient 80 % de la clientèle du Golfe.
Le poids du numérique
Dans cette bataille d’attraction, les outils numériques ont permis pendant cette période de confinement de maintenir un lien virtuel mais imagé avec ceux qui plébiscitent habituellement des escapades sur ce territoire.
Ainsi, les réseaux sociaux développés par l’antenne touristique du Golfe ont diffusé l’opération « spécial confinement » et gardé le « contact » avec quelque 3 600 000 personnes – avec plus de 300 000 interactions – pendant ces 55 jours. Le portail d’accès sur le Golfe, visitgolfe.com, sera alimenté en vidéos et infos afin de démultiplier l’attractivité de la destination. Une campagne sera lancée aussi sur le premier site d’avis de clients : Tripadvisor. Doublée d’une publicité ciblée dans la presse régionale.
Affiches XXL
Si le numérique est dans l’air du temps, l’affichage physique a aussi un rôle à jouer pour capter cette clientèle de moyenne proximité ou française justement : 92 % des voyageurs viennent en voiture individuelle ; ainsi que 80 % de la clientèle circule et transite par l’axe rhodanien et la région Paca. Par conséquent, 320 colonnes publicitaires sur Lyon, Lille, Marseille et Nice vanteront les charmes du Golfe. Les panneaux déployés dans la région Sud délivreront le message « Le Golfe de Saint-Tropez, naturellement ». À Lyon et Lille, ce sera « Golfe de Saint-Tropez, on a tous besoin du Sud ». La communauté de communes va consacrer 120 000 euros à cette campagne calibrée pour l’été. Un complément au 1,5 M€ mis sur le tapis par le Département et la Région pour vanter les atouts du Sud. La collectivité garde déjà un oeil sur l’arrière-saison : une réunion de travail aura lieu début juin pour orienter la campagne digitale à l’horizon septembre-octobre, où le Golfe pourrait tirer son épingle du jeu vis-à-vis à des régions littorales de la façade atlantique. Si l’on s’appuie sur un récent sondage, près de 30 % des Français sont disposés à décaler leurs vacances d’été. Une aubaine à saisir...
Quel message ?
À l’image du slogan défini, le Golfe de Saint-Tropez surfera sur une image alternative au fantasme habituel, une identité qu’il développe depuis plusieurs saisons (territoire autour des grands espaces). Un message aux accents rassurants, mêlant le triptyque idéal : patrimoine, nature et mer.