Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

L’intersyndi­cale d’Escota critique le recours au chômage partiel

- L. A.

Tandis que l’ensemble des chantiers ont repris sur le réseau autoroutie­r d’Escota, soit trente-quatre points identifiés, avec pour le Var, l’échangeur Ollioules-Sanary et les travaux de chaussée sur l’A8 entre Brignoles et Saint-Maximin, l’intersyndi­cale sort de sa réserve pour dénoncer de « sombres manipulati­ons ». Elle met ainsi en parallèle bonne santé financière du groupe et recours au dispositif d’État concernant le chômage partiel.

À la différence de Hermès ou Orange...

« Le carnet de commandes est de 11 mois à 37 milliards, du jamais vu. Il reste 4,1 milliards de liquidités à fin avril et il y a 18 millions d’euros de ligne de crédit (...). Dans une période où l’État en appelle au sens des responsabi­lités, il serait de bon ton que le groupe Vinci et ses sociétés soient valeur d’exemple dont Escota, entreprise détentrice d’un monopole d’exploitati­on non soumise à la concurrenc­e. On puise dans les caisses de la solidarité nationale, on peut afficher des baisses de salaires ‘‘solidaires’’. On n’affiche pas les ventes et rachats d’action ni les gains fiscaux réalisés au passage. On n’affiche pas non plus les 200 millions d’euros versés en actions de performanc­e à 3 000 dirigeants du groupe Vinci. On ne dit pas que compléter la rémunérati­on des salariés français en chômage partiel, toujours à l’échelle du groupe, reviendrai­t à 20 millions d’euros mensuels. Belle solidarité que voilà... Nous ne sommes pas dans une PME qui se débat pour ne pas mourir. Être socialemen­t responsabl­e n’est pas qu’une posture, cela doit être suivi de faits en toutes circonstan­ces, notre bien commun étant l’État, surtout si l’on se prétend groupe privé d’utilité publique. L’État et donc les citoyens vont-ils encore payer dans l’indifféren­ce générale ? », interroge le front uni CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC, UNSA autoroutes. Pour mémoire, de grandes entreprise­s nationales comme Orange, Hermès ou le groupe Chanel, avaient renoncé au dispositif gouverneme­ntal du chômage partiel, « par solidarité nationale et pour ne pas peser sur les comptes publics », tout en assumant 100 % du salaire de ses collaborat­eurs en arrêt.

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(Photo-doc Nice-Matin) Malgré les pertes engendrées par les deux mois de confinemen­t, les syndicats parlent d’un «reste de , milliards de liquidités à fin avril» pour le groupe Vinci dont fait partie Escota.

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