Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Impatience partagée du Haut Var au Pays de Fayence
Les professionnels du tourisme et présidents des intercommunalités de la huitième circonscription espèrent une décision rapide sur la réouverture des hôtels-restaurants et autres structures de loisirs
Quand pourrons-nous ouvrir ? » C’est la question posée par les représentants des professionnels du tourisme, réunis hier par le député de la 8e circonscription du Var, Fabien Matras. Celui-ci avait aussi invité les sous-préfets de Draguignan et de Brignoles et les présidents des cinq intercommunalités d’un vaste territoire haut varois allant de la Provence Verte au Pays de Fayence. L’objectif du député était de souligner « l’effort monumental de l’État » (130 milliards d’euros) pour répondre à la crise et d’écouter les demandes du terrain pour les relayer à Paris. Il a aussi relevé les initiatives qui naissent çà et là pour qu’elles soient partagées. Chacun a fait part des difficultés de sa filière et de son impatience à reprendre une activité.
« Le sentiment d’être le dindon de la farce »
Pour les hôteliers-restaurateurs, Jean-Pierre Ghiribelli, président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (Umih), a martelé avec vigueur : « On attend une date d’ouverture. Nous avons le sentiment d’être le dindon de la farce. Les supermarchés, les commerces ouvrent et pas nous. Nous n’avons pas de fiches sanitaires pour savoir ce qu’il sera nécessaire de mettre en oeuvre. Si on nous dit le 25 ou 26 mai qu’on ouvre le 2 juin, nous ne serons pas en place. D’accord, la santé est primordiale, mais on ne peut pas continuer ainsi : 90 % des PME dans ce département n’ont pas de trésorerie, elles ne pourront pas se passer de la saison 2020 car elles auront disparu en 2021. » Il a souligné que les « services préfectoraux sont très attentifs, c’est sécurisant » . Mais cela ne suffit pas à calmer l’impatience d’une « profession qui en a ras-lebol », selon son expression, et qui joue son avenir dans les semaines qui viennent. M. Ghiribelli a aussi rappelé que l’Umih a signé un accord-cadre pour pouvoir accueillir les gens en quatorzaine : « Les responsables d’hôtels peuvent se faire connaître s’ils peuvent accueillir ces plus rapidement possible. » Pour Robert Siccardi, président départemental des gîtes de France, la problématique est la même évidemment. Tous les élus ont indiqué essayer de prendre des mesures d’aides aux entreprises et rester à l’écoute des structures intercommunales.
Priorité à la santé de la population
Si les participants espèrent un feu vert donné à l’activité touristique, le sous-préfet de Draguignan, Eric de Wispelaere, a rappelé la position de l’État : «La priorité c’est la santé de la population et l’ouverture du déconfinement de façon progressive. Le desserrement du confinement se fait à l’aune de la maîtrise de l’épidémie. Toute cette libération se fait de façon surveillée dans le strict respect des mesures barrières. Dans une semaine, on saura si elles ont été efficaces. » Si c’est le cas, les professionnels du tourisme pourront pousser un soupir de soulagement. Mais pas crier victoire…