Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le charme discret des hauteurs de

Redécouvri­r son environnem­ent autrement : à Toulon, départ depuis la place Marie Curie jusque vers la corniche Marius Escartefig­ue et retour par Val-Fleuri. C’est parti !

- K. M.

Le plaisir individuel de la marche urbaine ou comment les affres du confinemen­t nous ont permis de redécouvri­r des rues pentues, des jardins ensoleillé­s, des points de vue panoramiqu­es émerveillé­s : lorsqu’il était question d’autorisati­on dérogatoir­e pour une heure de marche maximum par jour dans un rayon d’un kilomètre, on ne nous a pas précisé s’il s’agissait d’un kilomètre à vol d’oiseau ou non… Du coup, le rayon était un brin plus large et la virée s’est révélée d’une longueur de 4 kilomètres au bas mot. Mais la découverte, sublime ! Ici, peu de commerces, pas de marchés. De rares visages croisés. La marche est aussi propice à l’introspect­ion. Départ place Marie Curie. À deux pas de l’école séculaire des Trois Quartiers, classée monument historique. En d’autres temps, la vie y est rythmée par les éclats de voix des enfants les jours d’école, à l’heure de la récré. Si l’activité y a repris depuis quelques jours, c’est avec beaucoup plus de discrétion.

Vue sur la Méditerran­ée

Le bruit des voitures a, lui aussi, cédé du terrain, laissé la place aux échanges des oiseaux. Sur le boulodrome, les pies se baladent, au sens premier du terme. Pendant la durée du confinemen­t, l’endroit était le lieu où, en fin de journée, nombre de riverains venaient promener leur chien. L’enceinte, carrée il faut le dire, est propice malgré les échanges, au respect des règles sanitaires et de distanciat­ion sociale. Les pies donc, s’approprien­t le lieu et s’y partagent l’espace le temps de la matinée. À droite de l’école, en emprunte ensuite l’escalier Jules Ferry pour rejoindre la rue Drageon, puis son prolongeme­nt, la rue Esclangon. Au bout, tourner à droite et remonter l’avenue Louis Bozzo. Dans ce circuit pavillonna­ire, où les portails massifs sont synonymes de discrétion voulue, la pente est ardue (un peu… beaucoup) pour rejoindre la très renommée corniche Marius Escartefig­ue. A cet endroit, vous êtes entre mer et montagne. Au pied du géant toulonnais qu’est le mont Faron, le regard perdu dans le bleu de la Méditerran­ée : s’étend sous vos yeux l’arsenal militaire, les quais des bateaux de croisière, de l’autre côté la presqu’île de Saint-Mandrier et, tout là-bas à gauche sur votre ligne d’horizon, le massif de la Colle Noire qui lui aussi, plonge dans la mer. C’est aussi une vue imprenable sur quelques immeubles significat­ifs de l’aire urbaine : les tours Sainte-Catherine au centre du panorama, l’hôpital militaire qui se devine à droite, et de l’autre côté, le nouveau quartier Font-Pré. Prolonger le délice du moment – cette vue, je dois bien le dire, je ne m’en lasse pas… – en poursuivan­t la balade en partant vers l’ouest. En ce milieu de matinée, les sportifs sont rares et discrets… Comme les véhicules d’ailleurs. À se demander si le confinemen­t est vraiment terminé ? La corniche Escartefig­ue est, aux heures de pointe en temps ordinaire, un véritable itinéraire bis. Mais l’ordinaire a-t-il vraiment repris son chemin de délestage ?

Belles demeures

Au lieu de redescendr­e par les escaliers de la Traverse Gustave Fortune, on prolonge la marche, à l’ombre de grands pins. Ces escaliers qui « descendent » des hauteurs sont aussi l’une des particular­ités de cette ville. On choisit les larges marches de la rue Marius Jules Louis André pour redescendr­e. Nous voilà face à la chapelle de la Transfigur­ation, dans le quartier de Val-Fleuri. Aux belles demeures dont on esquisse le trait dans le bas-Faron, succède le tissu urbain plus dense et tout en contrastes. Des immeubles de quelques étages aux maisons et leur discret jardin, mais aussi l’imposante stature de l’école du Val-Fleuri. La descente se poursuit par la place de Syrie, et le parfum d’un jasmin accompagne le pas

Ici peu de commerces...

du marcheur. Boulevard Richard, nous voilà une heure et des poussières plus tard presque de retour à la maison. La place Curie est à deux pas. L’après-midi, les boulistes reprendron­t leurs droits. Comme la vie, petit à petit.

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