Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Face au M.U.R., Tibo revisite le copier-coller

Hier, l’artiste plasticien s’est emparé du panneau situé face au Centre culturel pour y exposer une création inspirée par les tableaux de Delacroix et Léonard de Vinci. Le collage, c’est un art !

- ◗ Site expo vidéo : tibo.com P. MICHON pmichon@nicematin.fr

Membre actif de l’associatio­n Artem 83, Tibo sera le quinzième artiste urbain à prendre possession du M.U.R, installé depuis l’été 2017 place Gabriel-Péri face au Centre culturel de Saint-Raphaël. Hier matin, Tibo et sa petite équipe ont mis à plat une oeuvre pensée en amont sur ordinateur. Soit un mois de travail et de réflexion pour réaliser cette compositio­n riche en symboles. « Cet espace est accessible à tous les artistes et à tous les styles. On ne se limite pas uniquement aux graffitis. Cette fois, j’ai décidé d’adopter la technique du collage avec comme supports deux tableaux uniques ; La Cène de Léonard de Vinci et La liberté guidant le peuple de Delacroix. En y regardant bien, le mélange de ces deux tableaux engendre une nouvelle et troisième oeuvre. Il y a quelques mois, lors d’une exposition à la mairie d’honneur, j’avais réalisé un travail presque similaire autour du portrait de Tabarly disparaiss­ant lentement sous la mer », explique l’artiste plasticien, par ailleurs grapheur connu et reconnu à ses heures perdues.

Une oeuvre interactiv­e… entre rouge et bleu

Pour en revenir à cette exposition grandeur nature, l’oeuvre de Tibo bénéficie d’une petite structure en aluminium, installée en face du M.U.R. et sur laquelle sont dressées deux sortes de filtres en gélatine de couleur rouge et bleue. « Selon la couleur du filtre, on peut voir l’un ou l’autre tableau. Au bout du compte cela donne une oeuvre interactiv­e qui a toutes les chances d’interpelle­r les passants… » Tel est le but d’ailleurs. Attirer l’attention et éduquer aux arts contempora­ins et a fortiori urbains comme le propose la Cité de l’Archange depuis maintenant près d’un an. « Et ce à l’image du parcours street-art, concrétisé l’année dernière par la Ville, et qui présente aujourd’hui huit oeuvres disséminée­s dans différents endroits du centre-ville. À ce titre, 3 ou 4 oeuvres supplément­aires viendront enrichir ce parcours probableme­nt vers le mois d’octobre, glisse Alexandre Guillé, directeur adjoint des affaires culturelle­s, avant de confier. Cette année, pour les 20 ans du Centre

culturel un des piliers, situé à gauche du bâtiment, sera laissé à dispositio­n de deux artistes de renom que sont Ratur et Sckaro. » Pour l’heure, c’est bel et bien Tibo qui tient le haut de l’affiche sur cet espace de 24 m2 qui avait été gracieusem­ent mis à dispositio­n par l’entreprise JCDecaux. « Le plus délicat maintenant est la partie collage. Cela nécessite un travail hyper-propre qui demande beaucoup de minutie et de patience afin que l’oeuvre adhère parfaiteme­nt à la surface », commente l’artiste raphaëlois sans lâcher d’un seul oeil sa création éphémère. Pour autant, elle restera visible jusqu’à la fin du mois de septembre. « Depuis son inaugurati­on en 2017, le M.U.R de Saint-Raphaël accueille cinq fresques par an. Les artistes locaux se relaient en recouvrant les fresques de leurs prédécesse­urs, précise Tibo avant de conclure. Après toutes ces semaines de galère et de confinemen­t lié au Corona, j’avais vraiment envie de faire ce travail de compositio­n. J’espère que les badauds appréciero­nt… » Ils risquent même d’en prendre plein les yeux.

 ?? (Photos Sophie Louvet) ?? Jusqu’à la fin du mois de septembre, Tibo présente une oeuvre à la fois interactiv­e et originale.
(Photos Sophie Louvet) Jusqu’à la fin du mois de septembre, Tibo présente une oeuvre à la fois interactiv­e et originale.

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