Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Il est impossible de faire respecter les gestes barrières »
« On vient d’attaquer ! ». Hier matin, sur son stand de prêt-à-porter, Coco, trente ans de métier, était ravi de retrouver le boulevard JeanJaurès dédié au marché non-alimentaire. Heureux de « sortir de prison », plaisantait-il. Sur l’artère de la ville, du monde. Moins qu’à l’accoutumée, bien sûr, mais les Dracénois sont au rendez-vous. Et tous ne sont pas toujours disciplinés. « C’est impossible de faire respecter les gestes barrière à tout le monde... » se désolait Coco. « Regardez ! S’exclamait-il en pointant du doigt des clients qui chinaient dans son stand. On ne peut pas demander aux gens de ne pas toucher à la marchandise... Ils devraient se laver les mains d’euxmêmes avec du gel à chaque fois qu’ils sont en contact avec un produit... Beaucoup n’ont que faire de tout ça... Ils touchent à tout... » Quant aux masques, le forain ne trouve pas normal que tout le monde n’en porte pas : «Çadevrait être obligatoire ! »
Ravi, mais... inquiet
Coco est content de reprendre donc, mais un peu inquiet pour l’avenir de sa saison. «Jenesais pas comment la situation va évoluer, je ne suis pas devin, on est tous dans l’incertitude. » Évidemment, après deux mois d’arrêt, «le manque à gagner est considérable ». Tellement qu’il confie réfléchir à une reconversion professionnelle, «mais je ne sais pas encore dans quel domaine... » Pour l’heure, il déstocke ses produits. « Je préfère attendre avant d’en commander de nouveaux... D’autant que je me fournis habituellement en Italie, et là, avec les mesures sanitaires, il m’est compliqué de m’approvisionner... » En attendant des jours meilleurs, il brade sa marchandise à des tarifs défiants toute concurrence. « Normalement, le mois de mai est l’un des meilleurs en termes de ventes. Mais là, ça démarre très timidement... Alors je suis obligé de casser les prix. En attendant de voir ce que nous réserve l’avenir... »