Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Quand Gervais martèle...

L’ancien président du RC Lens ne tarit pas d’éloges à l’égard du futur entraîneur de l’Étoile FC et ne cesse de le répéter, Jean-Guy Wallemme va réussir du côté de Fréjus - Saint-Raphaël

- Texte : Laurent Seguin lseguin@nicematin.fr Photos : AFP

En vendant aux enchères le maillot porté le 9 mai 1998 par Jean-Guy Wallemme, quand les Sang et Or décrochaie­nt, sur la pelouse de l’Abbé Deschamps, leur premier titre de champion de France, Gervais Martel vient, non seulement de rappeler la fameuse générosité nordiste, mais il a par là même souligné toute la popularité de son ancien capitaine. Oui, c’était une forme d’évidence, au coeur de sa collection de maillots, l’ancien président du RC Lens (1988 à 2012, puis 2013à 2017) ne pouvait choisir autre tunique que celle de Wallemme pour collecter un maximum de dons au profit des personnels soignants. Et si la vente de ces quelques centimètre­s de tissus, floqués du numéro 8, et signés des mains de Wallemme et du regretté Daniel Leclerc, vient de rapporter pas moins 8 000 euros, c’est sans aucun doute parce que le nouvel entraîneur de l’Étoile FC jouit, aujourd’hui encore, d’une sacrée cote d’amour. Notamment auprès d’un certain Gervais Martel.

« Un meneur d’hommes »

« J’ai toujours gardé un sentiment fort par rapport à ce garçon, nous a instantané­ment confié l’ancien président du RC Lens, quand nous l’avons questionné sur la personnali­té de celui que les joueurs de l’Étoile FC découvriro­nt dans quelques jours. Jean-Guy, c’est un homme d’honneur qui a tenu parole en 1995, quand il était sollicité par le PSG, raconte Gervais Martel. Et c’était un capitaine de terrain, mais aussi un capitaine de vestiaire, quand nous avons remporté ce titre de champion de France, en 1998. C’est un gars intelligen­t et un meneur d’hommes. Ça ne m’a donc pas surpris qu’il entame très vite une carrière d’entraîneur ». Une reconversi­on débutée en 2001 dans un autre chaudron, du côté de Saint-Etienne, avec cette double casquette, jamais évidente à porter, d’entraîneur-joueur, puis poursuivie au Racing Club de France, à Rouen, en Belgique, dans la Somme, à Roye, et enfin au Paris FC, où l’ancien champion de France a continué de faire ses armes, avant de revenir en 2008 à… Lens, évidemment. L’équipe nordiste est alors en seconde division, et il ne faut qu’une seule saison à Jean-Guy Wallemme pour la replacer parmi l’élite du football français. Avec un titre de champion de D2 à la clé. « La saison suivante (sa dernière sur le banc lensois), a été un plus compliquée (Lens finira à la 11e place de Ligue 1), concède Martel. Mais nous avions quelques difficulté­s de recrutemen­t (le club était sous le contrôle de la DNCG), tempère celui qui a fini par se séparer de Wallemme, le 2 janvier 2011 pour le remplacer par Laszlo Bölöni. Et je suis certain que Fréjus a de bonnes chances de monter en National, avec un gars comme Jean-Guy ».

« Fréjus n’est pas un club lambda »

Une accession en troisième division qui vient pourtant d’échapper au club de Chartres, où l’ancien capitaine lensois sort de deux saisons à la tête d’une équipe aujourd’hui bloquée en National 2. « Là bas, il n’a pas eu de pot, soupire Martel. Il était second au classement (à deux points de SaintBrieu­c, promu en National), avec un calendrier favorable. Mais le coronaviru­s a stoppé la saison et les chances de montée ». Un demi échec donc, aux

yeux de l’ancien patron du RC Lens, suivi d’un rebonds du côté de l’Étoile FC, où Wallemme vient de s’engager pour une saison (plus une saison en option). « Ce n’est pas une mauvaise décision, juge l’ancien patron des Sang et Or. Vous avez une bonne équipe et on l’a encore vu cette saison en coupe de France (éliminés par l’OGC Nice au huitième tour, les Varois ont notamment sorti une équipe de Ligue 2 de la compétitio­n). Fréjus n’est pas un club lambda, martèle Gervais. Pour lui, c’est un challenge intéressan­t. Il pourra sans doute faire venir de bons joueurs, parce que Wallemme, ça représente encore quelque chose ». Oui, Wallemme jouit d’une belle image. Et même avec une autre tunique que celle de 98 sur les épaules, nul doute que les Varois découvriro­nt très vite un homme de coeur, doté de cette fameuse générosité nordiste. Un trait de caractère qui ne se perd d’ailleurs pas dans le Sud, puisque pour la petite histoire, ce n’est autre que l’ancien défenseur de l’OGC Nice, Thimotée Kolodziejc­zak, qui a acheté le maillot de Wallemme mis aux enchères par Martel. Pour aussitôt l’offrir à son club formateur,... le RC Lens.

J’espère qu’il sera soutenu, car il a besoin de ressentir de la confiance. Et si c’est un affectif, pour moi c’est toujours mieux que d’être un gros c... ”

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