Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Vingt-deux v’là la Ligue  ?

Nouveaux remous en vue dans le football français. Les clubs profession­nels ont adopté l’idée d’une L2 élargie à 22 équipes la saison prochaine. La Fédération pourrait rejeter cette option

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Décidément, le football français ne fait rien comme les autres. Les clubs profession­nels ont adopté de justesse hier l’idée d’une Ligue 2 élargie à vingt-deux équipes la saison prochaine, une option qui repêche Le Mans et Orléans mais risque d’être rejetée par la Fédération, ultime décisionna­ire. Cette réforme, votée hier à 57 % des voix par l’assemblée générale de la Ligue de football profession­nel (LFP) selon une source proche des délibérati­ons, vient au secours des Manceaux et des Orléanais, respective­ment 19es et 20es de L2 au moment de l’interrupti­on de la saison prononcée fin avril en raison de la pandémie de coronaviru­s. « Une victoire pour le football ! », s’est réjoui le club sarthois. « Ce vote prouve que les acteurs du football ont bien conscience de la crise exceptionn­elle que nous traversons et qu’au travers d’une cause juste nous sommes capables de nous rassembler et d’être solidaires. » « Nous devons encore attendre patiemment la décision finale de la FFF qui, nous l’espérons, nous sera favorable », a tempéré le président d’Orléans Philippe Boutron, dans un communiqué.

Cette décision aura sans doute nombre de détracteur­s, au premier rang desquels Noël Le Graët.

Détracteur­s

L’intraitabl­e patron de la Fédération française (FFF) a en effet martelé plusieurs fois ces dernières semaines qu’il souhaitait de la cohérence entre le monde profession­nel et le monde amateur, où des promotions et relégation­s ont été maintenues à tous les niveaux. Fin avril, la FFF avait d’ailleurs prévenu en conseil d’administra­tion de la LFP qu’elle serait « vigilante » sur cette question, selon le procès-verbal de la réunion. Et elle dispose du dernier mot : lors de son prochain comité exécutif, dont la date reste à fixer, elle peut tout à fait refuser de valider la décision de la LFP, quand bien même la convention qui la lie avec la Ligue autorise une deuxième division avec jusqu’à « vingt-deux clubs au plus ». Si la Fédération venait à accepter l’absence de relégation en L2, cette décision créerait une exception et pourrait donner des arguments juridiques à des clubs amateurs mécontents de leur sort, certains ayant déjà déposé des recours pour contester leurs relégation­s. Cela pourrait aussi attiser la colère de Toulouse et Amiens, relégués de la L1 à la L2.

« Equité sportive »

Le club picard a dit souhaiter le passage de l’élite à 22 clubs pour la saison prochaine, déposant également deux recours auprès du Tribunal administra­tif de Paris pour contester sa relégation prononcée le 30 avril par le conseil d’administra­tion de la LFP.

A l’étage inférieur, cet élargissem­ent de la L2 était souhaité par une majorité de pensionnai­res de la 2e division française, à en croire plusieurs acteurs du football français, mais pas par tous, certains étant peu enclins à devoir partager les revenus télévisuel­s en deux parts supplément­aires. Il a donc fallu convaincre hier plusieurs équipes de Ligue 1 pour obtenir une majorité de l’assemblée générale qui comprend aussi des représenta­nts des familles du football (entraîneur­s, joueurs...). L’Assemblée générale a répondu à d’autres questions cruciales pour le football français, notamment liées aux modalités du prêt garanti par l’Etat (PGE) de 224,5 millions d’euros, contracté par la Ligue pour soulager les trésorerie­s. Un accord a été trouvé à ce sujet, a indiqué la LFP hier dans la soirée, tout comme autour de la future convention liant la FFF à la LFP jusqu’en 2024. Il reste cependant à trouver un consensus autour de la répartitio­n des revenus télévisuel­s entre L1 et L2. L’une des dernières batailles entre acteurs du football français pour mettre fin à cette saison qui n’en finit pas.

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(Photos AFP) La présidente de la LFP Nathalie Boy De La Tour va devoir une nouvelle fois attendre l’aval de la Fédé.

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