Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les campings brandissent l’étendard de la libération
Avec un feu vert le 2 juin, l’hôtellerie de plein air varoise est de nouveau à la fête. Séance devant la télé hier avec des professionnels, qui évaluent les annonces du Premier ministre
« C ’est triste de voir tout fermé. D’habitude, pour le week-end de Pentecôte, nous sommes pleins à 90 % et le camping grouille de vie », commente
Sandra, la directrice, qui promène bébé au sein des 2,7 hectares du Domaine du golfe localisé dans la plaine de Grimaud. À ses côtés, Michel Nore, coiffé de sa double casquette de président du Syndicat de l’hôtellerie de plein air du Var (SDHPA) et de propriétaire des lieux, d’où il a choisi, hier, d’écouter le discours du Premier ministre.
Voeux exaucés
« L’idéal serait l’annonce d’une date ferme et définitive comme le 2 juin pour les ouvertures, car toute la profession est prête et cela débloquerait la situation auprès de la clientèle française et étrangère », se risque-t-il sans trop de certitudes. Il ignore encore que dans quelques minutes, son voeu sera exaucé. Libérant du même coup les restrictions sur les huit autres établissements qu’il gère, à la tête du groupe Sud-Est Vacances, avec son épouse Yvette, entre Hyères, Bormes, Le Muy, Fayence, Agay, Giens et Bauduen. La fin d’un cumul de 1,4 million d’euros de pertes depuis avril... « Je suis vraiment surpris, mais dans le bon sens du terme ! », sourit-il à 18 heures, installé sur la banquette douillette d’un de ses mobile-homes 5 étoiles. Comment en effet ne pas l’être après l’énoncé de cette flopée de signaux positifs, qui l’encourage à tout ouvrir le 2 juin. Le « poids lourd » varois des Prairies de la Mer patientera, lui, jusqu’au 13 juin, confirme pour sa part David Luftman. « Nous avons obtenu l’intégralité de ce dont nous avions besoin pour reprendre une activité quasi-normale », ajoute Michel Nore, en énumérant la fin de la barrière des 100 km au 2 juin, l’accès aux plages et lacs, l’ouverture de l’Europe au 15 juin ou encore l’absence de limitations fermes concernant son secteur (lire par ailleurs).
Clientèle rassurée
« Nous avions énormément de réservations en attente, et la clientèle était très demandeuse sur les services proposés. Nous pouvons désormais leur certifier que piscines, clubs enfants, bars, restaurants et animations, fonctionneront », positive-t-il, tout en grillant la politesse aux « concurrents » italiens, espagnols ou portugais, dont il redoutait qu’ils ne devancent les campings hexagonaux. Bien sûr la course aux investissements va quelque peu ralentir, mais les accords avec les banques devraient aérer les trésoreries, la perte de chiffre d’affaires sera limitée, et la saison – pourquoi pas – allongée, avec fermeture début décembre (au lieu de début novembre) et réouverture plus tôt en 2021, « si la demande le justifie », soupèse M. Nore. Bref, un package de nouvelles guillerettes. Et pour le moins raccord avec son projet de faire du site grimaudois un camping... « gay » en 2023.