Bars-restaurants : la fin d’une longue attente

À la tête d’un bar à succès d’Hyères, Virginie et Patric ont accueilli favorablement la décision du gouvernement de rouvrir les lieux festifs le 2 juin. Ils espèrent un protocole sanitaire clair... et vite

Surplombant la place Massillon, à Hyères, le Bistrot Les Templiers domine la vieille ville. On y sirote des boissons fraîches sur la grande terrasse (et tout au long de l’année !). Sauf que le 15 mars dernier, tout s’est arrêté. « On a signé l’acte d’achat du bar-restaurant le 15 février. Le 15 mars, on apprenait que tout devait fermer », raconte Patric Devos, Hyérois de toujours et figure charismatique du centre ancien. « On était tristes et on trépignait d’impatience de rouvrir. Maintenant, c’est fait. Enfin ! », ajoute Virginie, sa compagne. Dès mardi, le couple va pouvoir dire « oui » aux nombreux habitués qui se désespéraient de ne pouvoir revenir dans le bistrot, boire un verre ou dîner. « Rouvrir mardi prochain, c’est bien, mais dans quelles conditions ? On attend toujours un protocole sanitaire clair sur lequel nous baser. J’ai déjà acheté des visières et des masques pour travailler. Par chance, pas besoin de vitre en Plexiglas car, chez nous, tout se passe en extérieur sur la terrasse, ajoute Virginie. En revanche, quid des toilettes ? Comment va-t-on faire pour ne mettre personne en danger ? »

« Ne pas casser la convivialité ! »

Les deux mois et demi de fermeture ont fait perdre plusieurs milliers d’euros aux gérants : « Pourtant, nous avons repris ce commerce il y a un an et demi, et la saison dernière avait été fabuleuse : jusqu’à cent couverts certains soirs. Cet été, on a très peur avec les annulations d’événements qui se succèdent : les nuits blanches du jeudi, les Vignades à Hyères, les concerts et rassemblements », regrette Patric. Sur la terrasse, les tables attendent d’être réinstallées.

Elles ont été repeintes à neuf pendant le confinement. « On s’interroge sur la meilleure façon d’aménager l’extérieur en respectant les règles de distanciation sans, pour autant, casser la convivialité qu’on aime ici », commente Patric, qui espère un retour des Hyérois au zinc et l’arrivée prochaine des vacanciers. « Pour tenir, on a été indemnisés par l’État à hauteur de 1 500 euros par mois pendant le confinement. C’est bien, mais rien ne vaut l’activité dans un commerce vivant où se mêlent artistes, habitants d’Hyères et touristes de passage. Cette chaleur humaine nous manquait. Maintenant, j’espère que les assurances vont, elles aussi, jouer le jeu, glisse le patron en se grattant la barbe et en souriant. L’essentiel est que tout redémarre. Et qu’on retrouve l’ambiance si cool de nos villes d’avant la crise sanitaire. »

(Photo Laurent Martinat) Virginie et Patric étaient rivés devant leur tablette, hier, pour écouter l’intervention du Premier ministre Édouard Philippe. Dès mardi, ils pourront à nouveau dire « oui » aux habitués de leur bistrot.