Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Cnim : le tribunal fixe une nouvelle audience au juin
Le tribunal de commerce de Paris devait statuer hier après-midi sur le sort de l’industriel présent à La Seyne, et qui s’est retrouvé en grande difficulté après la défaillance d’un partenaire anglais (nos éditions précédentes). Mais à l’issue de l’examen du dossier, aucune décision n’a été annoncée, et une nouvelle audience a été fixée au 8 juin prochain. Durant plusieurs heures, les magistrats ont donc examiné le protocole de financement conclu, fin avril, entre l’industriel, un pool bancaire et l’État. Un plan qui est, rappelons-le, censé permettre au groupe Cnim de se redresser par le biais de prêts d’un montant total de 44 millions. « L’audience de ce jeudi a été très technique, relate Jean-Pierre Polidori, délégué syndical Force ouvrière (syndicat majoritaire dans l’entreprise), qui assistait à la séance en visioconférence. Aucun problème de fond n’a été soulevé quant à ce protocole, et tout le monde est confiant quant à son homologation par le tribunal ». Cette homologation, les représentants du personnel y tiennent : « La validation du plan est nécessaire car sinon, le groupe est en cessation de paiements. Même avec les conditions extrêmes qui sont imposées (la création de fiducies, l’adossement à des investisseurs et le remboursement des prêts à 6 % en douze mois seulement), il est vital pour les salariés du groupe que le protocole soit engagé », poursuit Jean-Pierre Polidori.
Un risque de démantèlement toujours réel
Pour autant, c’est l’étape suivante qui inquiète fort en interne car se profile « la perspective d’un démantèlement du groupe entre, d’un côté, les activités innovations et systèmes, et de l’autre, celles tournées vers l’environnement. En effet, rappelle le représentant du personnel, si le groupe ne trouve pas d’investisseurs dans les douze mois, et s’il ne parvient pas à rembourser – comme nous le craignons – les 44 millions prêtés, ce sont les banques qui prendront la main pour faire rentrer du cash et récupérer leur argent ». Telle est d’ailleurs la raison pour laquelle le syndicat FO a appelé l’État à la rescousse, lui demandant de prendre une participation au capital du groupe et d’accorder des aides permettant de rembourser les 44 millions. « Si l’État s’implique de cette manière, ça change la donne car ça permet d’éviter la prise de contrôle par les banques ainsi que la mise en oeuvre des fiducies », estime Jean-Pierre Polidori. Reste que, pour l’heure, le ministère de l’Economie n’a pas donné suite à cette demande. En tout état de cause, le préalable à toute nouvelle solution éventuelle est bien l’homologation par le tribunal du protocole, laquelle devrait très probablement intervenir le 8 juin prochain, selon les représentants du personnel.