Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Trois obus découverts : l’armée allume la mèche
Les engins datant de la Première et de la Seconde Guerre mondiale ont été retrouvés mercredi. Ils ont été neutralisés, hier, par des plongeurs démineurs de la Marine nationale
Boom ! L’explosion est retentissante. Hier, à 13 h 50, une première détonation se fait entendre dans l’enceinte des écoles militaires de Draguignan. Suivie d’une seconde, plus importante encore, vingt minutes plus tard. Un épais nuage de fumée s’élève dans le ciel à une vingtaine de mètres de hauteur, des pierres sont projetées en l’air aux alentours. Le bruit est impressionnant. Pas de quoi perturber pour autant les moutons impassibles qui pâturent dans le quartier Sainte-Barbe attenant. En cause, trois obus datant de la Première et de la Seconde Guerre mondiale – deux de calibre 75 mm et un de 150 mm – découverts ce mercredi sur le camp de Bergerol. « À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Américains s’entraînaient sur ce terrain avec des tirs directs, à l’horizontal. C’est la raison pour laquelle on y retrouve de temps en temps des munitions », précise l’officier de communication des écoles militaires.
Identification et neutralisation
Une fois les engins découverts, le groupement des plongeurs démineurs de la Marine nationale de Toulon a été dépêché sur place. D’abord pour identifier les obus. Puis pour les neutraliser. « C’est la procédure, ce sont ces militaires qui sont habilités pour ce type d’intervention. Habituellement, les obus découverts sont acheminés sur le camp de Canjuers pour être détruits. » Mais dans ce cas précis, impossible. « Les munitions étaient détériorées et fortement abîmées. Nous ne pouvions pas les transporter », détaille le capitaine Emmanuelle, en charge des opérations. Alors c’est un terrain d’entraînement vierge, dans l’enceinte des écoles militaires, qui est choisi pour faire exploser les obus dans des conditions de sécurité optimales. Tout autour, un périmètre de sécurité de 100 m est établi. Dès la mi-journée, une tractopelle s’active pour creuser deux trous d’une profondeur de trois mètres chacun où sont enfouis les obus, « dans l’objectif de sécuriser la portée aérienne des éclats. » En uniforme, les sept démineurs ne sont pas pour autant équipés d’une lourde tenue de protection. « Celles-ci sont réservées à des interventions sur des colis piégés. Ici, c’est nous qui contrôlons l’explosion. Même s’il ne faut jamais considérer une munition comme non dangereuse. » Des explosifs malléables sont installés au contact des munitions. Le détonateur est relié à une ligne électrique d’où est déclenchée une impulsion. Reste que parfois, tout ne se passe pas comme prévu. Les démineurs auront dû s’y prendre à plusieurs reprises pour qu’explose l’obus de 150 mm. « Il y a parfois des ratés de tir, explique le capitaine. Cela peut venir aussi bien des explosifs que du détonateur ou de la ligne électrique. Pour identifier le problème, nous appliquons des procédures strictes. » Reste qu’en une heure de temps, les armes étaient neutralisées.