Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un coup de pouce donné aux écoliers... sans école
Pour les enfants qui n’ont pas repris l’école et sont en difficulté scolaire, un soutien leur est proposé. Cet accompagnement aux devoirs est assuré par des bénévoles au centre de loisirs de l’Estérel
Pour différentes raisons, certains élèves n’ont pas repris le chemin de l’école. Parmi eux, un certain nombre d’entre eux rencontrent pourtant des difficultés scolaires... Inquiétante équation qu’a voulu résoudre, au moins en partie, la Ville de SaintRaphaël en mettant en place, depuis plusieurs jours, une aide aux devoirs gratuite. Un soutien bienvenu pour ces enfants dont les parents ne peuvent pas toujours prendre le relais des professeurs sur les savoirs ou qui n’ont tout simplement pas le temps. Ce soutien est réalisé par une équipe d’une vingtaine de bénévoles aux différents profils. « Ce sont souvent des enseignants ou professeurs à la retraite, assure-t-on au Centre de loisirs de l’Estérel où sont accueillis ces enfants. Il y a aussi des retraités d’autres professions qui ont une expérience dans l’enseignement, ou ont déjà travaillé avec le CCAS par exemple. Puis il y a aussi des étudiantes, jeunes et dynamiques ! Elles veulent bien faire, ont un peu de temps en ce moment et apprécient donner un coup de pouce, quelle que soit la matière. » À raison de deux créneaux par semaine pour chaque élève, soit en cours particulier, soit en cours collectif – mais en groupe très réduit – cet accompagnement encadré consiste en une aide d’une heure et quart à une heure et demie à chaque fois, en semaine, sauf le mercredi.
Les directeurs d’école avaient reçu un courrier de l’hôtel de ville, leur demandant de lister des enfants répondant à ces deux critères : en difficulté scolaire et n’ayant pas repris le chemin de l’école. Ils ont renvoyé une liste de 128 enfants et, en accord avec les parents avec qui il a fallu trouver les bons créneaux, une partie d’entre eux participent pour le moment à ce soutien scolaire. « Ils devraient y en avoir un peu plus encore au fur et à mesure. Les parents sont satisfaits, les enfants progressent, les bénévoles sont ravis », s’enthousiasme-t-on au centre de loisirs de l’Estérel.
Une quarantaine d’enfants studieux
« L’accompagnant ne se substitue pas à l’Education nationale, mais vient se positionner comme une assistance précieuse pour tous ces enfants. La semaine dernière, une vingtaine d’élèves avait déjà répondu présent », assure-t-on à l’hôtel de ville. En ce début juin, il y a désormais le double d’enfants soutenus. Au centre de losirs de l’Estérel, rien n’est laissé au hasard concernant les règles sanitaires obligatoires:« Toutes les tables et les chaises sont désinfectées à chaque passage d’élève, affirme-t-on sur les lieux. Chacun vient avec son matériel, son cartable, ses devoirs donnés par le professeur. Le bénévole l’accompagne, l’aide, répond à ses questions. Chaque accompagnant a un masque, il y a aussi du gel. On nettoie tout entre deux cours ! » Spacieux, fonctionnel, bien adapté, l’endroit est idéal. « Quand il fait beau, on peut même mettre les tables dehors, c’est agréable », glisse un des bénévoles. L’un d’eux, commandant de police à la retraite, ayant déjà une expérience dans le domaine de l’instruction et la pédagogie, Dominique Cozette a la fibre de l’enseignement : « Oui, c’est venu petit à petit. J’ai commencé à faire de l’alphabétisation pour personnes étrangères mineures, avant de m’intégrer dans des groupes pour adultes. Puis, petit à petit, j’ai pris plaisir à donner du soutien scolaire à des jeunes, indique-t-il d’une voix calme. C’est très agréable ici, les enfants sont sages. Ils sont demandeurs. Le but c’est de les encourager, les aider. C’est un moment studieux mais de détente aussi. Ils apprécient sortir de chez eux, après ce long moment de déconfinement un peu éprouvant pour tout le monde. » Devant lui, la jeune Olivera, en CM2, écrit lentement les réponses à un exercice sous les yeux de son accompagnant. Patient et attentif, celui-ci la reprend régulièrement avec pédagogie. « J’ai des difficultés dans certaines matières comme l’histoire, confiera-t-elle après sa leçon du soir. Ça me fait plaisir de travailler en petit groupe, je comprends mieux certaines choses!»