Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Guilavogui a su s’accrocher
Morgan Guilavogui a signé son premier contrat pro avec le Paris FC (L2). L’attaquant toulonnais quitte le Sporting, qui l’a fait grandir en tant que joueur, sur un sentiment mitigé
Eh bien voilà ! Un autre Toulonnais va devoir fuir le Sporting et exporter ses talents ailleurs. En fin de contrat (il avait refusé l’offre de prolongation), Morgan Guilavogui va réaliser son rêve et découvrir le monde pro, à 22 ans. « J’aurais aimé connaître ça avec Toulon... Pourquoi pas plus tard ? » L’attaquant ou ailier, qui s’est entraîné dans son jardin ces dernières semaines, est désormais un joueur du Paris FC.
Le choix du PFC
Plusieurs clubs sont à l’affût de « Guila » depuis deux ans. Les derniers à tenir la corde se nommaient le Paris FC (L2), Lorient (promu en L1) et Saint-Étienne (L1), où il avait été viré du centre de formation. À l’écoute des conseils de trois Toulonnais, son frère Josuha, Bafé Gomis et Idriss Ech-Chergui – tous formés chez les Verts ! –, il a donc choisi... le PFC. « Un club familial, un peu comme Toulon. Avec un président qui a beaucoup investi dans les infrastructures et qui a le projet d’accéder en L1 », vante le joueur. De plus, son futur entraîneur, René
Girard, est réputé pour faire confiance aux jeunes. « Et puis aller directement en L1, ce n’était pas la meilleure solution pour ma progression. » En outre, Morgan Guilavogui n’a pas été insensible au contrat de trois ans qu’il a paraphé : « Ça veut dire que le club mise sur moi. »
Ses nouveaux objectifs
La priorité sera bien sûr de s’adapter au niveau L2 et de gagner du temps de jeu. « J’en ai parlé avec Alexis (Goncalves, parti à Châteauroux l’été dernier), c’est un peu difficile aux entraînements. Je pense que j’aurai besoin d’un temps d’adaptation par rapport au rythme. » Il sera vite fixé puisque le PFC a prévu de reprendre mi-juin.
Parcours chaotique
Il y a cinq ans, pas grand monde n’aurait misé sur le natif d’Ollioules, au fond du trou. Pas même lui. Pas conservé par l’ASSE, il revient chez lui à Toulon, non sans s’être blessé lors d’une séance avec Fréjus/SaintRaphaël. « Mentalement, j’avais lâché. Je voulais arrêter le foot », témoigne Guilavogui, qui donne la priorité à ses études. Il passe son bac, mais l’appel du ballon était plus fort. Celui de Youssef Sif, coach des U19 au Sporting, a été décisif. « Je n’étais pas très motivé, mais ça me manquait ! » D’abord positionné en numéro 6 ou en défense, il monte d’un cran aussi vite qu’il gravit les échelons (21 puis 30 buts chez les jeunes). Mais pas assez à son goût, puisqu’il joue peu en seniors. « Guila » s’accroche. Et Fabien Pujo finit par vraiment lui donner sa chance l’an dernier (26 matches, 9 buts) : « Il appréciait mon potentiel et m’a fait travailler. »
Ce qui lui reste du SCT
« J’ai beaucoup d’amertume par rapport à la descente... Alors je vais retenir le positif, relate Morgan Guilavogui. J’ai pu découvrir la ferveur pendant trois saisons. J’ai toujours eu le soutien des supporters et c’est en partie grâce à eux si j’ai décroché un contrat pro. Et aussi à tous les éducateurs au club. La montée en National, il y a un an, ça reste le plus beau souvenir. Tout une ville attendait ça. »