Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les véhicules neufs passent par le Terminal de Brégaillon

BtoB Alors que la filière automobile, freinée lors du confinemen­t, redémarre doucement, le Terminal de fret de Brégaillon à La Seyne a trouvé, lui, un tremplin en accueillan­t des véhicules neufs

- AMBRE MINGAZ

Alors qu’en France la filière automobile était au point mort pendant toute la durée du confinemen­t avec les conséquenc­es que l’on connaît aujourd’hui, la prise en charge de véhicules neufs arrivés au Terminal fret de Brégaillon à La Seyne-surMer, elle, n’a jamais cessé. Les 23, 24, 25 mars et 6 avril, 2268 véhicules Dacia et Hyundai neufs, en provenance de Turquie, du Maroc et de Roumanie, ont été déchargés dans la rade de Toulon. Une opération rendue possible grâce à la mobilisati­on de l’ensemble des acteurs du port pour assurer la continuité de l’activité : Chambre de commerce et d’industrie du Var (CCIV, exploitant­e et concession­naire des ports de la rade de Toulon), services des douanes et de l’État, entreprise­s de manutentio­n (CGMV et Nicolas Frères), capitainer­ie et autorité portuaire, et l’Agence maritime varoise et ses pilotes et lamaneurs. Et ce, après que les conditions strictes de sécurité sanitaire ont été organisées et respectées.

M de travaux de rénovation portuaire

Depuis l’arrêt brutal des activités Ro-Ro avec la Turquie décidé par la compagnie DFDS le 1er octobre dernier, la CCIV s’est tournée vers de nouvelles activités. Un rebond vital puisque la chambre consulaire avait investi 12 M€ pour rénover totalement ses installati­ons portuaires et programmer la réhabilita­tion tant attendue de la voie ferrée de Brégaillon pour satisfaire son ancien armateur. Ce dernier lui ayant finalement préféré la ville de Sète pour ses activités de roulier, il a fallu changer de braquet. Parmi les pistes de diversific­ation s’est présentée celle du (dé)chargement et du stationnem­ent des véhicules neufs qui circulent par bateaux entre les usines de production des différents pays de la Méditerran­ée et concession­s automobile­s françaises. En janvier dernier, les acteurs portuaires de Brégaillon ont ainsi accueilli un cargo en provenance du port italien de Salerne (l’usine de constructi­on automobile détenue par Fiat et PSA Peugeot Citroën), contenant environ 500 véhicules utilitaire­s, et un autre navire venant d’Espagne. Un test qui s’est révélé concluant. Pour autant, si cette nouvelle activité a permis de sauver une partie des emplois et de conserver un service de douanes à Brégaillon (une centaine d’emplois directs et autant d’emplois indirects vivaient de la ligne Ro-Ro avec la Turquie depuis dix ans : agents portuaires, dockers, profession­nels du transit et transport maritime), l’ambition ne s’arrête pas là.

Projet de hub automobile à Signes...

La CCIV a démarré la constructi­on d’une arrière-base de cinq hectares dans la zone d’activité de Signes pour accueillir sur cette plateforme les véhicules en transit. L’idée est de« s’inscrire dans la durée, explique Jérôme Giraud, directeur des ports de la rade de Toulon à la CCIV. Ça fait plus d’un an qu’on y travaille. » Avant le départ du Ro-Ro, la direction des ports de la CCIV avait en effet déjà approché les leaders du transport et de la logistique automobile en France : Gefco, filiale du groupe Peugeot PSA et multimarqu­es, et GCA, le Groupe Charles André. « En décembre janvier, ils avaient audité nos terminaux pour un transit régulier », confie Jérôme Giraud. Par la suite, les mouvements de grève des dockers à Marseille en début d’année et le confinemen­t dû au coronaviru­s ont permis au site de Brégaillon de se positionne­r comme port complément­aire des terminaux de Marseille Fos (souvent saturés) pour ce type d’escales automobile­s. La volonté des acteurs portuaires est de pouvoir accueillir régulièrem­ent ces bateaux à La Seyne et de disposer de cette plateforme à Signes pour la correspond­ance des véhicules neufs fabriqués en Italie, au Maroc, en Turquie, Roumanie et en Espagne destinés aux concession­naires automobile­s du sud de la France. « Les travaux sont en cours à Signes. Nous espérons pouvoir fonctionne­r à pleine puissance dès cet été. Notre but est de servir d’interface import-export entre les usines de production et les concession­naires. Nous attendons avec impatience les prochaines escales, générées hors crise, qui nous permettron­t d’installer cette activité de manière pérenne, avec, on l’espère, un bateau par semaine à Brégaillon », confirme Jérôme Giraud.

... et d’un atelier de préparatio­n

Autres objectifs visés : « C’est de proposer aussi, au-delà du stationnem­ent des véhicules, un atelier de préparatio­n des véhicules pour leur ajouter des options, des accessoire­s si besoin et préparer ces véhicules à la vente. » Pour apporter ainsi « une vraie valeur ajoutée ». Enfin, Bregaillon accueille aussi chaque année plusieurs milliers de véhicules destinés à la location en Corse qui partent au printemps et reviennent en automne pour être vendus sur le marché de l’occasion. Sans oublier le transport de marchandis­es.

 ?? (D.R.) ?? Pendant le confinemen­t, cinq navires en provenance de Turquie, de Roumanie et du Maroc ont été déchargés et les véhicules neufs de marques Dacia et Hyundai stockés au port de Brégaillon. Certains sont en cours d’achemineme­nt vers les concession­naires du Sud qui ont rouvert.
(D.R.) Pendant le confinemen­t, cinq navires en provenance de Turquie, de Roumanie et du Maroc ont été déchargés et les véhicules neufs de marques Dacia et Hyundai stockés au port de Brégaillon. Certains sont en cours d’achemineme­nt vers les concession­naires du Sud qui ont rouvert.

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