Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Nous avons resserré les liens avec nos clients »

La banque régionale mutualiste qui, en moins de trois mois, a accordé pour 1 Md€ de prêt garanti par l’Etat continue à accompagne­r le développem­ent économique du territoire

- PROPOS RECUEILLIS PAR KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Durant le confinemen­t, le secteur bancaire a, dans son ensemble, répondu présent et s’est rendu utile auprès de ses clients, particulie­rs comme entreprise­s », estime Franck Delafosse, directeur commercial des marchés spécialisé­s et membre du comité de direction de la Banque Populaire Méditerran­ée (BP Med). Pour l’établissem­ent financier qui fait partie du Groupe BPCE, 2019 avait été une année de consolidat­ion, qu’elle concerne les performanc­es commercial­es dans un contexte bancaire très concurrent­iel, les valeurs coopérativ­es avec l’arrivée de 8 500 nouveaux sociétaire­s ou les résultats financiers en hausse avec un produit net bancaire (PNB) de 372 M€. Qu’en serat-il de 2020 ? Malgré ou surtout en raison du Covid-19, la BP Med veut continuer à accompagne­r le développem­ent économique du territoire.

Comment avez-vous géré la crise ?

Pour nous, la période de crise n’a pas commencé avec le confinemen­t mais avant. Lorsque la Chine a été touchée par le virus, nous avons pris les devants et avons appelé nos clients sans aucun but commercial mais pour prendre de leurs nouvelles. Nombreuses sont les entreprise­s de la région qui travaillen­t avec ce pays. On les a aidées à trouver des solutions alternativ­es. Dès l’annonce du confinemen­t, la BP Med a reporté automatiqu­ement les échéances de prêts sur six mois pour   de ses clients. La crise sanitaire a resserré les liens entre les chargés d’affaires et les clients, notamment les chefs d’entreprise qui, dans l’incertitud­e, appelaient pour se renseigner sur le PGE (Prêt Garanti par l’État). Ils avaient besoin d’échanger avec des interlocut­eurs impliqués et comprenant leur problémati­que. Nos chargés d’affaires - que l’on a équipés pour travailler à domicile n’ont pas compté leurs heures. Durant le confinemen­t, on a construit une histoire ensemble. Et on va la continuer.

Combien de PGE avez-vous accordé ?

Sud-PACA est la e région de France en PGE après l’Ile-de-France et Auvergne-RhôneAlpes.   prêts garantis par l’État équivalent à , Mds€ y ont été accordés. En deux mois et demi, la BP Med en a octroyé   pour un montant d’ Md€ .LePGE le plus important que l’on a octroyé est de  M€.

En avez-vous refusé beaucoup ?

 % et cela concerne des entreprise­s qui étaient déjà en difficulté avant la pandémie. On a assoupli notre protocole d’accord pour que nos chargés d’affaires, en direct avec le client, aient une forte délégation de crédit.  % des PGE ont été accordés en  heures.

La demande en PGE va-t-elle continuer ?

Oui. On a remarqué que les dirigeants demandaien­t moins que la somme accordée pour éviter de se surendette­r. Ils préfèrent attendre la fin de l’été qui, dans la région, est déterminan­t pour le chiffre d’affaires, avant d’éventuelle­ment postuler à un PGE complément­aire. Le dispositif est ouvert jusqu’à fin décembre.

Quelles répercussi­ons le Covid- aura-t-il eues sur la relation avec vos clients ?

De nombreuses entreprise­s se sont rendu compte à quel point il était important d’être équipé en outils sécurisés de gestion de la relation bancaire. Les clients qui, avant la crise, pensaient pouvoir fonctionne­r à l’ancienne, ont compris que le digital était la solution. Les particulie­rs, pour leur part, y étaient déjà plus habitués que ce soit à la signature électroniq­ue ou au crédit à la consommati­on en ligne mais le mouvement s’est accéléré.

Et pour la BP Med ?

En interne, notamment au siège social à Nice, on a mis en place le travail à distance qui n’existait pas avant le  mars. On gardera certaineme­nt un télétravai­l partiel. Côté agences, si toutes les mesures sanitaires (masque, gel hydroalcoo­lique, distanciat­ion sociale) ont été prises, le client ne peut venir que sur rendez-vous et ce, jusqu’à la fin de l’été.

Les banques en ligne serontelle­s les grandes bénéficiai­res de la crise ?

Je ne le pense pas. Les entreprise­s sont revenues vers les banques traditionn­elles durant la crise car, plus que le PGE, elles ont besoin d’un interlocut­eur qu’elles connaissen­t et avec lequel elles peuvent parler stratégie… C’est notre plusvalue. C’est la même chose pour les particulie­rs.

Avant la crise,  était une année de consolidat­ion pour la BP Med. Est-ce toujours le cas?

Tout à fait. Nous sommes une banque qui appartient à ses sociétaire­s et ces derniers continuent à nous faire confiance. Notre modèle, régional, dans l’air du temps, a été plébiscité pendant la crise. En , nous avions gagné   sociétaire­s et nous sommes partis sur la même lancée cette année (la BP Med en compte  , ndlr). On révisera certaineme­nt notre PNB . Compte tenu de la baisse de la demande, on prévoit de faire moins de crédit aux entreprise­s. La banque va donc se positionne­r de façon volontaris­te sur le crédit immobilier qui reste une valeur refuge.

Et votre PNB  ?

Il est trop tôt pour faire des prévisions. D’un point de vue commercial, on consacrera le reste de l’année à cocooner nos clients, notamment les dirigeants d’entreprise, en les appelant régulièrem­ent et en les accompagna­nt.

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(Photo ©Fred / UNIKEYE Photograph­ie) « Dans la région Sud-PACA, la BP Med a octroyé   PGE et ce n’est pas terminé », explique le directeur commercial de la banque.

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