Les gestes sanitaires en vigueur pour longtemps

Tout au bonheur de retrouver le chemin d’une vie presque normale, avec la liberté d’aller et venir, la réouverture des bars, des restaurants et des hôtels, le retour des enfants à l’école, au collège et au lycée, la reprise du travail au bureau ou sa poursuite en télétravail et la perspective de pouvoir prendre des vacances cet été, les Français, comme tous les autres peuples qui sortent du confinement, peuvent légitimement se réjouir. La mise entre parenthèses de toute vie sociale pendant deux mois complets a montré combien elle était essentielle à nos existences. Cette redécouverte ne doit, pourtant, pas nous faire oublier l’essentiel : l’épidémie est certes ralentie, voire cassée, néanmoins le virus est toujours là sans que l’on sache vraiment ce qu’il nous réserve pour les semaines et les mois à venir. Les scientifiques ont beaucoup avancé dans la connaissance de la Covid-, mais bien des questions à son sujet demeurent sans réponse. En outre, nul ne sait encore si un vaccin verra le jour malgré les immenses efforts déployés pour le découvrir dans tous les laboratoires de la planète. Ces incertitudes ne doivent certes pas entraver une reprise vigoureuse de nos activités. Elle est au demeurant urgente, car les dégâts économiques et sociaux provoqués par la crise sanitaire sont massifs. Il ne faut pas être grand clerc pour savoir que des jours difficiles nous attendent. Les   chômeurs supplémentaires enregistrés au cours du seul mois d’avril en sont le terrible signal avant-coureur. Il faut donc s’emparer de la liberté retrouvée pour remettre le pays en marche, avec courage et énergie comme ont su le faire nos aînés au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

Toute la France se leva alors pour repartir de l’avant. L’ardeur nécessaire au redressement ne doit pas pour autant nous plonger dans l’insouciance sanitaire. Une deuxième vague meurtrière mettrait le pays définitivement hors-jeu. Les Français ont fait preuve d’un grand civisme en respectant le confinement. Comme aucun autre peuple au monde, semble-til. Ce civisme doit rester à présent, et pour longtemps, au coeur de leur comportement afin d’empêcher le coronavirus de flamber à nouveau. Il serait terrible de gâcher les efforts déjà accomplis en se relâchant sur les gestes barrières, en renonçant au port du masque ou, simplement, en le jetant nonchalamment dans la rue lorsqu’il est usagé, comme on le voit déjà trop souvent. Seul le maintien d’une discipline collective permettra au pays de tourner vraiment cette page noire. Les Français en ont fait preuve pendant deux mois. Ils doivent continuer.

« Seul le maintien d’une discipline collective permettra au pays de tourner vraiment cette page noire. »