Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les gestes barrières, c’est parti pour durer
À la plage, au resto, dans les trains : pas question de prendre des distances avec les gestes barrières. Ils doivent devenir des réflexes et s’ancrer dans nos habitudes pour de longs mois
Tout à la joie de retrouver le sable chaud ou les rayons des boutiques, certains Varois et Azuréens prennent parfois des distances avec les gestes barrières imposées par la crise sanitaire. La décrue de l’épidémie et l’assouplissement progressif des contraintes imposées ces derniers mois ne doivent pourtant pas inciter à baisser la garde. Le Dr Philippe Carenco, médecin hygiéniste au centre hospitalier d’Hyères et dans plusieurs établissements d’hébergements pour personnes âgées varois, et le Dr Thierry Fosse, médecin hygiéniste au CHU de Nice, rappellent les principales recommandations et expliquent que cela va durer… encore plusieurs mois.
La règle des trois M
« Il convient de respecter strictement la règle des trois M (pour mètre, mains et masque), indique le Dr Carenco. Un mètre au moins de distanciation physique, dans toutes les situations, à la plage, au restaurant… Le nettoyage régulier des mains et le port du masque pour éviter les projections de gouttelettes. Évidemment, on peut difficilement plonger avec un masque. Mais il n’y a pas de problème si on respecte les autres mesures. Et on peut très bien conserver son masque dans les autres situations. C’est même impératif si on est à proximité d’autres personnes. »
Selon les situations, le risque diffère
Concrètement, le risque n’est pas le même selon les situations. «Oncourt un plus grand risque de contamination dans un lieu confiné et notamment dans les transports », poursuit le Dr Thierry Fosse. « Chaque transporteur a édicté ses règles et il convient de les respecter strictement », affirme le Dr Carenco. La levée de la règle d’un siège sur deux dans les trains, très prochainement levée, va compliquer la situation. « Les gens ne seront pas à un mètre de distance, ils vont rester confinés plusieurs heures ensemble, s’inquiète le Dr Fosse. La seule solution, c’est le port du masque, pour tout le monde. Être seul à porter un masque ne suffit pas, il faut que le voisin, sur le siège à côté, le porte aussi. » Se pose également «le problème de la qualité du masque ». « Ce n’est pas si compliqué, mais il faut adopter les bons gestes, cela doit devenir un réflexe. Ce n’est clairement pas encore intégré », estime le médecin. Dans les cafés et les restaurants, l’idéal, c’est de s’asseoir en terrasse, les lieux aérés donc. « Les situations de plein air sont moins favorables à la transmission du virus », soulignent les médecins.
Tenir dans le temps
« On ne sait pas s’il y aura ou pas une deuxième vague, ni quand elle arrivera, indique Thierry Fosse. On peut penser que les conditions estivales sont plus favorables et que la période automnale sera plus sensible avec le retour des autres virus saisonniers… Quoi qu’il en soit, le coronavirus continue de circuler et on pense qu’il faut qu’au moins 60 % de la population soit immunisée pour qu’il ne circule plus, à moins d’une immunité croisée avec d’autres virus de la même famille, ce qui reste une hypothèse. On sait aussi que même si on a développé des anticorps, on peut continuer à le transmettre. Donc, même si le risque de croiser le virus est moindre, tout milite pour que l’on conserve ces gestes barrières jusqu’à ce qu’on dispose d’un médicament et d’un vaccin. On peut penser que cela va durer au moins jusqu’à l’hiver prochain. On est parti pour une bonne année… » Nous voilà prévenus. C’est l’été, bientôt les vacances. Mais pas question de tout oublier.