Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le lycée pro Gallieni remet aussi les gaz

-

D’abord contre, finalement pour. Avec quelques semaines de retard, la mairie de Fréjus a décidé de rouvrir les  établissem­ents scolaires dont elle a la gestion. Cette décision s’explique par « l’évolution favorable et positive de la situation sanitaire, ainsi que des directives d’ouverture et de reprise des activités du gouverneme­nt », indique la municipali­té. Néanmoins, tous les élèves ne seront pas accueillis de la même manière. Et pas à la même date. Aujourd’hui, les écoles élémentair­es (du CP au CM) rouvrent. Lundi, ce sera au tour des écoles maternelle­s. Pour ces dernières, seuls les élèves de grande section seront pris en charge par leurs enseignant­s « au regard du caractère charnière de ce niveau ». Pour les plus petits (petite et moyenne section), un accueil municipal sera mis en place uniquement pour les enfants dits « prioritair­es » en raison du travail de leurs parents (personnel soignant, impossibil­ité de télétravai­ller…). Cette inscriptio­n se fait auprès de chaque directeur d’école qui transmettr­a ensuite à la direction de l’enfance et de l’éducation de la ville afin de juger de la situation de chaque famille. Avant et après les journées de cours(hàhetdehà  h ), chaque temps périscolai­re – garderie du matin, restaurati­on, accueil périscolai­re du soir – est assuré.

Les clés à molette sont de retour sur les moteurs des camions surélevés dans l’atelier du lycée profession­nel Galliéni de Fréjus. Le lieu de prédilecti­on des élèves en MVTR (maintenanc­e de véhicules en transports routiers) a vu revenir ses apprentis mécanicien­s avanthier. Au même titre que les six CAP et six autres Bac pro enseignés sur site. Avec, par rapport aux lycées généraux, une considérat­ion supplément­aire à prendre en compte pour la reprise : les taches manuelles dans ces enseigneme­nts et la promiscuit­é récurrente.

« J’ai choisi ce bac pour pratiquer »

Casquette de protection sur la tête et masque sur le nez, Malek, 16 ans, en classe de seconde MVTR, ne boude pas son plaisir. « J’ai mal vécu le confinemen­t. Surtout que mon stage prévu en mai a été annulé. » Sur le camion d’àcôté Adam, 18 ans, en classe de première, avoue « avoir révisé sur papier et sur sa voiture, mais rien ne remplace la vraie pratique. J’ai choisi ce bac pour avoir les mains dans le moteur ». Ce qui, évidemment, est incompatib­le avec un enseigneme­nt à distance. La spécificit­é des matières proposées a poussé l’établissem­ent à revoir ses modalités d’enseigneme­nt. Et le nombre d’élèves par groupes. : deux pour les conducteur­s de transports routiers, six pour les systèmes numériques et électrique­s, jusqu’à quinze pour d’autres discipline­s lorsque la dispositio­n de la salle et la multiplica­tion des postes de travail le permettent. « On a dû renvoyer deux élèves ce matin [hier, N.D.L.R.], car ils allaient être huit dans un groupe », regrette Michel Picheloup, proviseur. D’ailleurs, seule la pratique est enseignée sur place. Toutes les matières du tronc commun sont dispensées à distance. Au total, aux alentours de cinquante élèves sont présents chaque jour, au lieu de 150 en temps normal. Et quatre internes. « Ce n’est pas rentable, mais c’est un service rendu aux familles », résume le chef d’établissem­ent. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé que cette rentrée serait « facultativ­e ». De nombreux lycéens l’ont pris au mot. Si Loïc, en première ProMelec (métiers de l’électrique et des équipement­s connectés) s’affaire sur son poste de câblage c’est parce qu’il l’a bien voulu. « J’avais très envie de reprendre les cours pour éviter d’être perdu sur la suite du cursus », argumente-t-il, fils et classeur en mains. Devant lui, Tanguy, avec une moyenne de 15/20, se dit « rassuré de ne pas avoir trop perdu. Sûrement parce que j’étais en stage juste avant l’arrêt. » Et aussi, évidemment, parce qu’il fait partie des bons éléments. Comme, globalemen­t, tous ceux de retour ces derniers jours. Tandis que le dispositif en petit comité et la disponibil­ité des professeur­s « auraient permis de rattraper le retard de ceux qui sont le plus en difficulté, souffle un enseignant. Au final, on se retrouve à ne pas trop avancer pour ne pas accentuer l’écart de niveau ».

Gros impact sur les permis à passer

D’autres formations n’ont pas cette chance. « Pour les conducteur­s sur engins de chantier, nous devions nous rendre en minibus sur le site. Avec les distances à tenir dans le véhicule ce n’était pas possible », admet Michel Picheloup. Cours annulés. Il en est de même pour les secondes de la formation conducteur de transports routier. « Les permis des terminales se déroulent de mars à juin, on doit tout faire en un mois. Impossible de poursuivre les cours des secondes qui ne conduiront pas de mars à octobre. C’est très long », déplore le proviseur. Le redémarrag­e sera rude.

 ??  ?? Les élèves du lycée profession­nel ont retrouvé avec joie les ateliers de pratique cette semaine après avoir dû étudier à distance durant le confinemen­t.
Les élèves du lycée profession­nel ont retrouvé avec joie les ateliers de pratique cette semaine après avoir dû étudier à distance durant le confinemen­t.

Newspapers in French

Newspapers from France