Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un potager bio où chacun cultive sa terre
Mercredi à Sanary, le ton est très vite monté entre le maire et l’un de ses opposants sur une vieille histoire. Des attributions de commissions étaient également au programme de ce deuxième conseil
Il n’aura pas fallu attendre très longtemps pour assister aux premières joutes verbales au sein du nouveau conseil municipal qui dirigera Sanary pour les six prochaines années. Pour cette deuxième réunion communale, pas moins de trente-sept délibérations étaient au programme. Une bonne partie concernait l’attribution de sièges dans diverses commissions du fait du renouvellement des élus, certaines faisant l’objet d’un vote à bulletin secret.
Retour en arrière
Si la plupart des points à l’ordre jour ne se prêtaient guère au débat, une délibération en revanche a fait beaucoup parler. Lors du dernier conseil de la précédente mandature, le 12 février, le maire Ferdinand Bernhard et l’élu d’opposition Emmanuel Serra avaient débattu sur l’approbation du principe de la constitution d’une servitude d’ancrage en tréfonds de la montée de l’Oratoire. Avanthier après-midi, le sujet est de nouveau revenu sur la table. La tête de liste d’« Avec Sanary au coeur » a pris la parole pour questionner le premier magistrat : « Quel est l’intérêt pour Sanary de céder cette parcelle ? » Ferdinand Bernhard explique alors qu’après une lettre écrite par Patrice Esquoy (ancien élu) au préfet, ce dernier prend un arrêté indiquant « un transfert de propriété du port de plaisance principal de Sanary à la commune ». S’en suit alors une dizaine de minutes d’échanges entre les deux hommes, campés sur leur position respective. Le maire énonce que « ce n’est pas lui qui a accordé cette servitude mais bien le préfet ».
« Je ne parlerai plus avec vous »
L’opposant n’est pas de cet avis et dénonce le fait que même si « le préfet a accordé de transférer la propriété du périmètre concerné du domaine public maritime au domaine privé, rien n’oblige la commune à accorder une servitude, ajoutant que Ferdinand Bernhard défend un intérêt privé ». Ce dernier tente alors d’expliquer «que la personne a un terrain, a déposé un permis et que tout ça est légal sans qu’il y ait eu le moindre recours. » Alors que le ton commence à monter, le maire s’adresse à son opposant : « On ne va pas épiloguer longtemps, je pense que je ne parlerai plus avec vous jusqu’à la fin du mandat. » La parcelle est cédée pour un euro symbolique, la discussion close…
Environ euros pour les soignants
La crise sanitaire a également été abordée. Ainsi, les élus sanaryens ont décidé d’attribuer à l’unanimité une somme financière pour les employés municipaux qui ont été mobilisés durant cette dernière : «Cequiaété décidé, c’était de leur attribuer des heures supplémentaires chaque jour où ils ont été présents. On est parti sur le principe d’octroyer 35 euros par journée et par agent » a assuré Ferdinand Bernhard. Puis en toute fin de séance, il a pris la parole pour rapporter : « Les procès-verbaux dressés pendant la période de confinement ont rapporté aux alentours de 60 000 euros. » Comme il l’avait évoqué à l’époque, il a certifié que « cette somme ira au personnel soignant des hôpitaux Sainte-Anne et Sainte-Musse et fera l’objet d’une délibération lors d’un prochain conseil municipal ». Le maire a terminé sa prise de parole en rendant hommage aux soignants du monde entier... et en revenant sur l’arrêté municipal qu’il avait pris pour maintenir les écoles fermées ; arrêté que le préfet du Var avait attaqué et fait annuler (lire nos précédentes éditions) : «J’aieule désespoir d’avoir lu un courrier du préfet estimant qu’il n’y a pas assez de malades et de victimes pour justifier l’arrêté que j’avais pris. Dans ces conditions-là, la France est mal barrée. »