Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Déchets illicites du BTP : neuf personnes déférées au parquet de Draguignan

- G. D.

Les défèrement­s ont commencé hier au parquet de Draguignan, dans la vaste opération de lutte contre le déversemen­t illicite de déchets du bâtiment, dans le Var et les AlpesMarit­imes (lire notre édition d’hier). Sur les onze personnes interpellé­es mardi et placées en garde à vue, deux ont été remises en liberté. Trois autres devaient être présentées hier au juge d’instructio­n, au cabinet duquel a été ouverte une informatio­n judiciaire pour plusieurs délits visant tant les atteintes à l’environnem­ent que l’escroqueri­e et le blanchimen­t en bande organisée, mais aussi l’extorsion et les menaces de mort.

Un même mode opératoire

Six autres personnes seront encore déférées aujourd’hui. Au total, le parquet aurait l’intention de requérir six mandats de dépôt devant le juge des libertés et de la détention. Cette affaire, pour laquelle le parquet de Nice s’est dessaisi au profit de celui de Draguignan, regroupe une dizaine de dossiers ouverts depuis quelques mois, dans lesquels des points communs ont été constatés, notamment s’agissant du mode opératoire. Dans tous les cas, il s’agit d’éviter le coût de retraiteme­nt des déchets du bâtiment. Des liens ont été faits sur une dizaine de sites dans le Var et quatre dans les Alpes-Maritimes. Cinq personnes et plusieurs sociétés reviennent fréquemmen­t dans ces affaires. Les déblais illicites proviendra­ient à 75 % de la destructio­n de bâtiments publics, et le reste de chantiers particulie­rs. Des chantiers pris en charge par sept sociétés, soit en tant que titulaires d’un marché public, soit comme sous-traitantes, pour des montants avoisinant 700 000 par chantier. L’enquête a identifié des intermédia­ires chargés de trouver des terrains, parfois sous la menace, sur lesquels ils proposent d’accueillir des remblais, via un site Internet de « bonnes affaires ».

Remblais dissimulés

Dès que le nombre de clients est suffisant, un signal est donné et un employé ouvre l’accès au terrain. Arrive alors une noria de camions chargés de gravats, de ferraille et de « placo », qui déversent sur le terrain pour 50 à 80 par camion. Une fois le site rempli, un engin de terrasseme­nt étale une couche de terre pour dissimuler les déchets. Des particulie­rs et des collectivi­tés ont été victimes de ces agissement­s. Reste maintenant à déterminer les responsabi­lités des personnes mises en cause.

 ?? (Photo doc Var-matin) ?? Le déversemen­t illicite de déchets du bâtiment a fait l’objet d’une vaste enquête, dans le Var comme dans les Alpes-Maritimes.
(Photo doc Var-matin) Le déversemen­t illicite de déchets du bâtiment a fait l’objet d’une vaste enquête, dans le Var comme dans les Alpes-Maritimes.

Newspapers in French

Newspapers from France