Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La résidence “Le Pédégal” envahie par les moustiques
Victimes d’un vide-sanitaire défectueux sous l’immeuble HLM, les riverains se barricadent, vaille que vaille, contre une impressionnante colonie qui empoisonne la vie à tous les étages
On pourrait jouer à les compter, dès les premiers pas effectués dans l’entrée de l’immeuble, comme le fait Ange Abitbol à chaque fois qu’il rentre ou sort de chez lui. On pourrait même s’en amuser, si ces moustiques n’empoisonnaient pas la vie des habitants de la résidence Le Pédégal, à Saint-Raphaël. « Depuis de longs mois, on est envahis, c’est terrible, peste ce riverain du troisième étage, l’air désemparé, tentant d’en écraser un ou deux d’un geste brusque. Personne ne reste bien longtemps dans les parties communes de l’immeuble, on se dépêche d’entrer ou sortir pour ne pas se faire manger ! » Aussitôt chez lui, se hâtant de refermer sa porte, il laisse la parole à Violette Abitbol, son épouse. «Je suis régulièrement obligée de passer avec le répulsif à tous les étages, un par un, pour tenter d’en diminuer le nombre », déplore-t-elle.
Les riverains prêts à se payer un huissier
L’origine du mal ? Le vide-sanitaire, sous l’immeuble, qui donne de gros signes de faiblesse. « Ilya clairement une fuite, affirme Violette Abitbol. Et c’est pas nouveau… Il y avait des odeurs pestilentielles en janvier, le bailleur social a mandaté une entreprise pour réparer le souci. Mais apparemment, le problème demeure puisque c’est de là que depuis la fin de l’hiver viennent les moustiques. C’est difficile de faire bouger le bailleur social Var Habitat, dur de les avoir pour que ça bouge. La période de confinement n’a pas aidé… » En attentant, « c’est nous qui avons, à nos frais, rafistolé pas mal de conduits pour empêcher une trop grande invasion de moustiques, continue son mari. Et on a installé des moustiquaires à toutes les fenêtres. Ça coûte très cher ! » De son côté, Var Habitat (lire ci-contre) assure faire son maximum pour réparer le vide-sanitaire. « C’est à eux de le faire, ça traîne vraiment maintenant, insiste le couple. Le pire c’est pour la dame du rez-de-chaussée qui n’ose plus sortir de chez elle. Elle a mis des fleurs qui repoussent ces insectes, une arme bien dérisoire face à cette invasion. On en a parlé entre voisins depuis le temps que ça dure : on est prêts à aller en justice, à se payer un huissier et à faire consigner nos loyers s’il le faut ! » Excédés, elle et lui craignent aussi et surtout pour leur fils, Rogers, victime d'une maladie rare, la dysplasie osseuse avec retard, dont il est l'unique représentant au monde (lire ci-dessous). Les piqûres, c’est bien la dernière chose dont il avait besoin…