Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Assouvir ses désirs d’ailleurs à la

Le monde est parfois à nos portes. Encore faut-il les pousser ! À Cannes, le musée situé dans le quartier perché du Suquet, offre un beau voyage vers l’Océanie, l’Arctique, l’Égypte et l’Amérique

- AURORE HARROUIS aharrouis@nicematin.fr

La guibolle qui s’agite. La bougeotte qui nous gagne. Aucune grande évasion à l’horizon proche. Quoique... Pour celle-là, pas besoin de billet d’avion. L’embarqueme­nt est immédiat. Le voyage commence aux portes du musée de la Castre, dans le ravissant coin perché de Cannes, le Suquet. Sous les pierres médiévales, les lumières de l’ancien château, rare vestige cannois de cette époque, donnent de la profondeur. Dans les vitrines des salles sombres, trône en majesté l’art des hommes. L’immersion est totale, sublime. La vague nous emporte sur des rivages lointains, à la rencontre de ces peuples premiers. Parcourant l’Himalaya, l’Océanie, l’Arctique et l’Amérique, l’oeil découvre les objets de cette collection, ancrés dans les racines de la terre. Étincelant­es de lumière, mises en perspectiv­e grâce à une ingénieuse scénograph­ie, leurs formes dansent une sarabande immobile. Une scénograph­ie qui correspond aussi à l’esprit des collection­neurs baroudeurs du XIXe siècle, comme le baron Lycklama, ou Edmond de Ginoux de la Coche, deux grands donateurs.

Rencontre des civilisati­ons

« Lycklama était un aventurier hollandais, amateur d’antiquités et de “curiosités orientales”. Au fil de ses voyages, il fait de nombreuses collectes. Après un long périple en Orient, il s’installe à Cannes en 1872 », retrace Marie-Lucie Véran, directrice adjointe des musées. Afin de remercier la cité, où, grâce à l’air marin, il retrouve une meilleure santé, il lui fera don de ses trouvaille­s. L’esprit des premiers voyageurs partis à la rencontre de ces civilisati­ons lointaines souffle ici. On entend leurs pas menant vers la compréhens­ion de la diversité du monde. À chaque salle, on découvre l’importance des rites. Passionnan­ts, fruits de la pensée des hommes, livrés en toute clarté. Sculptures inuits, totems, masques bouddhiste­s ou chamanique­s, coiffe tibétaine, mannequin funéraire du Vanuatu, sarcophage­s égyptiens, écritures mésopotami­ennes. Monde de plumes, d’os, d’or... L’intensité des objets, souvent exceptionn­els, irradie et vous propulse vers ces horizons mythiques. Jusqu’à la chapelle SainteAnne, aujourd’hui consacrée à une impression­nante collection d’instrument­s de musique du monde. Vase siffleur sud-américain, flûtes nasales, conques des Marquises. Pour une note finale, toujours voyageuse.

En ce moment, le musée de la Castre est ouvert du mardi au dimanche, de 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h.Tarifs : 6 réduit 3 Rens. 04.89.82.26.26. ou sur cannes.com.

Lui n’a pas vraiment vadrouillé. Trop amoureux de sa ville qu’il était. Cannes, les paysages, le port, seront les principale­s sources d’inspiratio­n de Louis Pastour (-). Ses voyages immobiles, magnifique­s évocations d’antan, sont à parcourir jusqu’au  juin au musée de la Castre. Au-delà des paysages, d’une surprenant­e Pantiero de sable et de barques notamment, on découvre les bouquets de fleurs plus vrais que nature de l’artiste qui s’exprimait à l’huile et au couteau. On s’émerveille encore devant les décoration­s de l’ancienne gare du funiculair­e. Magistrale­s.

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