Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un juge proposait sa fille sur un site libertin

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Un magistrat de Dijon, ancien juge des enfants, a été mis en examen à Besançon pour avoir proposé sur internet à des inconnus d’avoir des relations sexuelles avec sa fille de 12 ans. Cet homme de 55 ans a reconnu avoir effectivem­ent proposé des relations sexuelles avec sa fille mais affirme que cela relevait de purs « fantasmes » et qu’aucun passage à l’acte n’a eu lieu, ce que l’enquête semble avoir confirmé, a indiqué à l’Agence France Presse (AFP) le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, confirmant des informatio­ns d’Europe 1. Mis en examen vendredi dernier pour « provocatio­n non suivie d’effets à la commission de crime de nature sexuelle contre des mineurs », faits passibles de sept ans de prison, il a été laissé libre sous contrôle judiciaire, a précisé le patron du parquet. L’affaire a démarré lorsqu’un site libertin proposant des rencontres entre adultes consentant­s « signale à la justice qu’un individu ne se contente pas de proposer des rencontres entre adultes mais proposerai­t que sa fille de 12 ans soit associée aux ébats sexuels », a expliqué le procureur. Une enquête est alors ouverte et confiée à l’office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), basée à Paris.

Friands de soirées libertines

Les premières investigat­ions permettent de déterminer que le compte proposant l’annonce incriminée appartient à un couple de magistrats dijonnais, friands de soirées libertines. L’affaire est alors dépaysée à Besançon, dont le parquet ouvre en janvier une informatio­n judiciaire pour corruption de mineur de moins de 15 ans, selon le procureur de la République. Le 4 juin, les perquisiti­ons menées au domicile et dans les bureaux du couple à Dijon « ont permis d’objectiver l’ensemble de ces faits », a-t-il dit. L’épouse, également magistrate à Dijon, est «horsdecaus­e» car son époux « a expliqué être l’auteur unique des messages » proposant la fille du couple, « expliquant qu’il s’agissait uniquement d’une sphère fantasmati­que, ce qui semble confirmé par les autres éléments de l’enquête » ,a ajouté le procureur. « C’est resté, a priori, dans la sphère fantasmati­que et l’enquête n’a montré aucun passage à l’acte » avec la jeune adolescent­e, a-t-il poursuivi. La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, « a saisi hier [jeudi] matin le CSM (Conseil supérieur de la magistratu­re) afin qu’il y ait une interdicti­on temporaire d’exercice » prononcée à l’encontre de ce magistrat, a-t-on appris auprès de la Chanceller­ie. Le CSM se prononcera dans un délai de quinze jours.

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