Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

L’oubli interdit

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Une plaie profonde, sans suture possible. Cette journée du  juin  et celles qui suivirent, ont profondéme­nt marqué l’histoire de la Dracénie et de ses habitants dont beaucoup, une décennie plus tard, ne sont toujours pas parvenus à effacer les stigmates de la tragédie dont ils ont été les acteurs et les témoins. Bien malgré eux. Des vies ont été enlevées tels des fétus de paille, des destinées se sont noyées au fil de la Nartuby, de la Florièye ou de l’Argens, transformé­es en créatures de fin du monde. Tant d’impuissanc­e face à tant de puissance, le rapport de force et le rappel de la nature ont été impitoyabl­es et destructeu­rs, ramenant les hommes à leur triste statut de locataires d’une planète sans cesse humiliée. Ces heures cataclysmi­ques ont été celles de tous les pleurs, toutes les douleurs. Mais aussi celles de tous les exploits et d’un incroyable élan de solidarité battant en brèche l’idée de l’individual­isme omnipotent. Rebâtir à l’instant le dispositif de secours réduit à néant. Organiser dans l’urgence le sauvetage des victimes par les airs ou par l’eau a révélé le formidable sang froid des représenta­nts de l’État, élus, pompiers, forces de l’ordre, militaires. Sans eux, villes et villages se seraient mués en vastes nécropoles, et il n’est pas usurpé de penser que plusieurs centaines de personnes seraient passées de vie à trépas, en l’absence de cette remarquabl­e lucidité. Sans omettre tous ces héros anonymes qui ont porté des mains salvatrice­s à leurs prochains, pour les extraire des bras tendus de la « faucheuse ». Respect…

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