Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Port-Fréjus met le cap vers de nouvelles liaisons
Une gare maritime est en train de prendre forme, permettant l’arrivée de nouveaux services. Un gros investissement pour la SEM, avec de nouveaux pontons, pour continuer à développer le port
Mais que se trame-t-il à Port-Fréjus ? Nombre de curieux ont été interpellés par une grue qui, dernièrement, a apporté de larges pieux et plusieurs ouvriers s’affairent, en ce moment, à placer différents chevets pour de futurs pontons. À la tête de la Société d'économie mixte (SEM) de gestion de PortFréjus depuis mai 2018, Glenn Fauchon dissipe la brume : « Ces travaux, en ce moment, devraient se terminer ce week-end, voire la semaine suivante au plus tard. Il s’agit d’une nouvelle gare maritime, principalement destinée au transport de passagers. » D’un ton posé, il précise ensuite la
nature du chantier : « Les travaux consistent en la création de deux pontons perpendiculaires au quai de vingt mètres de long par trois mètres de large. Cette gare de transports de passagers permettra de mieux accueillir la navette, qui va d’est en ouest dans le port. Mais également les bateaux de service de l’État comme celui de la douane par exemple. Ou encore de faciliter l’amarrage des tenders, ces navettes des bateaux de croisière. »
De Fréjus à Saint-Tropez en bateau-bus, un jour ?
Car jusqu’à présent, un seul tender à la fois peut débarquer des croisiéristes. Avec cette gare maritime, « on pourra en accueillir deux en même temps », assure Glenn Fauchon. En gros, le nouvel aménagement « n’est pas conçu pour louer à l’année de nouvelles unités mais bien pour avoir une exploitation portuaire plus simple et facilitée. »
Autre exemple donné par le directeur de la SEM, « les bateaux bleus ou les bateaux verts, que l’on voit par exemple à Saint-Raphaël, pourront accoster avec plus de facilité ». Une future route Fréjus-Saint-Tropez ? Cela ouvre de nouvelles perspectives, des liaisons que Glenn Fauchon imagine déjà se concrétiser dans le futur : « C’est possible. Toutefois, avec la pandémie, tout ce qui a été imaginé ces derniers mois prend du retard... On aura plus de nouvelles en fin d’année ou en début d’année prochaine à ce sujet. » Les pontons devaient être installés il y a plusieurs mois de cela, déjà... Mais la crise sanitaire en a décidé autrement. Cependant, le directeur se met à rêver à haute voix, quand on insiste pour en savoir plus sur cet
avenir : « Pour une nouvelle liaison maritime, une AOT (Autorisation d’occupation temporaire) sera donnée, et ce sera le titulaire de cette AOT qui décidera quelles liaisons il souhaite mettre en place depuis le port de Fréjus. Mon rêve – je ne sais pas s’il sera entendu un jour – serait qu’il y ait un genre de bateau-bus qui fasse la liaison depuis Agay et jusqu’à Saint-Tropez, avec plusieurs arrêts dont Port-Fréjus, au moins l’été. Ça permettrait de doubler le trafic automobile du bord de mer ». Après quelques secondes de réflexion, il anticipe : « Soit ça sera porté, un jour, entièrement par une entreprise privée et les coûts et les tarifs resteront importants, soit on peut imaginer une aide de la Région par exemple et avoir des tarifs attractifs, comme on peut le voir pour les lignes de bus entre les villes. Si les collectivités s’emparent du sujet, comme on peut le voir pour les navettes maritimes dans la rade de Toulon par exemple, pourquoi ne pas l’envisager aussi dans l’Est-Var ? » En attendant, le coût total des travaux s’élève à 400 000 euros hors taxes, dont 100 000 euros par la Région.
C’est la SEM qui règle le reste de la note. « Cet investissement est lourd mais il doit permettre au port de se développer encore, et d’offrir à la ville de nouveaux services », conclut fièrement Glenn Fauchon.