Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Et si la qualité de vie au travail aidait à la reprise ?
Quel rôle pour le management en cette période post-Covid ? Pour le dialogue social ? Autant de sujets de réflexion abordés lors de la Semaine de la qualité de vie au travail qui débute aujourd’hui
Qualité de vie au travail (QVT). Cinq petits mots qui couvrent un large spectre et concernent aussi bien les salariés que les dirigeants. Cela va de la pénibilité du travail, de l’égalité homme-femme à l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle en passant par la santé, le handicap ou encore la protection sociale, la formation et le management… Des sujets qui traitent de l’environnement dans lequel le salarié exerce son travail. S’ils ne génèrent pas directement des profits, il est toutefois nécessaire de les prendre en compte pour que l’entreprise performe. Tous ces thèmes sont, depuis dixsept ans, mis en lumière lors de la Semaine nationale de la QVT (SQVT) organisée par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) et relayée en région par dix-sept associations régionales pour l’amélioration des conditions de travail (Aract). En dépit de la crise, l’édition 2020 qui débute aujourd’hui a été maintenue car « Mettre chacun en position d’améliorer son travail, de décloisonner les approches économiques et sociales dans l’entreprise, d’accompagner les changements fait partie des fondamentaux de la qualité de vie au travail et peut constituer des repères utiles dans la période actuelle, explique Yves-Michel Nalbandian, directeur de l’Aract Paca et délégué régional de l’Anact.
Seules concessions faites à l’actualité, «La SQVT aura lieu en distanciel (webconférence, podcasts…) et se focalisera sur les premières leçons de la pandémie pour partager les enseignements - transitoires ou durables issus de la période de la pandémie. Au réseau d’Aract de voir comment il peut aider les entreprises à redémarrer et quels messages faire passer. »
Quels bénéfices ?
Des messages à faire passer, il y en a qu’ils concernent le dialogue social, les pratiques managériales, les risques psychosociaux ou encore les RH. La question étant : les entreprises dont l’organisation de travail a été bouleversée ces trois derniers mois et qui se focalisent sur le retour des salariés sur site sont-elles à même d’entendre parler de qualité de vie au travail ? La réponse de
Yves-Michel Nalbandian est oui, sans hésitation : « Maintenir dans cette phase de reprise le dialogue social dans les instances représentatives est un enjeu fort. Il faut plus de concertation, de négociation avec les représentants du personnel. Nous poussons à ce qu’il y ait des espaces de discussion avec les salariés qui sont encore en télétravail ou en activité partielle. Certains ont des inquiétudes sur la reprise et ces espaces de discussion permettent de les exprimer et de déminer d’éventuelles tensions. »
Anticiper
Car c’est cela la QVT : mobiliser en interne les salariés et leurs représentants autour d’un projet collectif. Être dans l’anticipation, préparer le terrain dans le cadre de changement d’organisation. « C’est bien ce que l’on a vécu avec le Covid. Les entreprises ont dû improviser en toute urgence le télétravail. D’ailleurs, quinze jours après le début du confinement, la Direccte demandait la mise en place d’une enquête sur le télétravail et le coronavirus pour voir comment les salariés vivaient cette situation. » Et là, aucune surprise : sur 1 800 répondants, 55 % des salariés n’avaient jamais télétravaillé et seuls 15 % y étaient préparés. Après deux semaines de travail à distance, 71 % étaient satisfaits et 83 % souhaitaient poursuivre le télétravail qui fait actuellement l’objet d’une négociation interprofessionnelle. Et Yves-Michel Nalbandian de reprendre : « Un autre enseignement de l’enquête concerne le rôle du management qui, avant le Covid-19, était très décrié notamment son éloignement
des équipes. » Une pandémie plus tard, « Ce sont désormais 83 % des salariés qui se sentent soutenus par leur management. » D’autres sujets seront sans nul doute abordés ces jours-ci : la reconnaissance de l’autonomie ; l’expertise des travailleurs... Cette 17e semaine de la QVT s’annonce donc riche d’enseignements pour tenter de bâtir des organisations adaptées et redémarrer dans les meilleures conditions de travail possibles.
«LaQVTa une fonction d’intégration. »