Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Patrick Pesenti : « À croire que ça les arrange »
Au bout de son terrain, chemin de l’Iscle, Patrick Pesenti a installé quelques poteaux de bois avec les hauteurs d’eau atteintes, parfois plus de deux mètres, et les années correspondantes : « J’en suis à huit inondations en ans, dont deux millénaires et trois centennales ». Il se souvient de la pire, en : « Le berger de ans, qui n’avait jamais perdu un mouton, a perdu bêtes cette année-là ». Il souligne : « C’est de la bonne terre ici, facile à travailler, un peu dure en été. Mais lorsque les arbres ont été noyés sous deux mètres d’eau, ils se développent moins bien. Regardez, dit-il en montrant ses oliviers du doigt, ils ont été plantés en , on dirait qu’ils l’ont été il y a cinq ans ». L’oléiculteur ne fait plus confiance aux élus. « Avant , c’était des débordements, ça faisait de petits dégâts. Aujourd’hui, ce sont des inondations et des sur-inondations. À croire que les pouvoirs publics, ça les arrange », commente Patrick Pesenti. « Quand je suis arrivé ici il y a ans, tout était cultivé ou en labour, rappelle-t-il. Aujourd’hui, il y a hectares abandonnés, dont hectares remblayés sous la mandature de l’ancien maire, Luc Jousse, pour faire pousser des buildings. C’est la bétonite aiguë ici. Des lotissements, ils appellent ça des villages, sont sortis de terre un peu partout à Roquebrune. Et quand il pleut, toute l’eau descend ici sur l’Iscle. Tous les fossés, les rigoles devenues sous-dimensionnées, s’écroulent aussi. » À chaque fois, comme chez ses confrères établis dans le quartier, le prix économique est très lourd. Dans les exploitations ravagées, aux pertes de cultures, il faut ajouter le désespoir d’agriculteurs, qui sont aussi des chefs d’entreprise, avec des salariés, et des crédits à rembourser.