Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Au Mourillon, six platanes rongés vont être abattus
Sur le boulevard Bazeilles et la place du marché, 35 arbres, infectés par un champignon, sont fragilisés mais pourraient être sauvés. Les experts ont livré leurs conclusions : implaccables
Préfecture du Var comme mairie de Toulon sont sur les dents. Elles surveillent de très, très près les platanes situés sur l’espace public, après la chute, en mai dernier, d’une grosse branche d’un arbre malade. C’était sur une place du quartier des Routes, et l’accident avait occasionné des blessures à un passant et détruit deux véhicules qui étaient garés. Alors, hors de question de prendre le moindre risque avec de potentiels platanes trop infectés par des champignons dont le plus virulent : le phéllin. Après l’émoi suscité au Mourillon lors de l’abattage de plusieurs grands arbres à Bazeilles (notre édition du 18 mai), une expertise a été commandée par la ville à un organisme indépendant qui a délivré ses conclusions. « Trente-cinq arbres ont été abattus sur le boulevard Bazeilles, c’est vrai. Ils étaient littéralement rongés de l’intérieur par le champignon. En remplacement, 44 tilleuls ont été plantés », a indiqué le maire de Toulon, Hubert Falco, qui présentait, hier, les résultats de l’expertise phytosanitaire effectuée sur 41 platanes.
« Péril imminent »
Sur ces 41, 37 sont situés sur le marché du Mourillon et 4 devant la pizzeria La Flambée, au bout du boulevard Bazeilles. Un arbre représente, selon les experts, « un péril imminent ». En d’autres termes : il peut s’écrouler à tout moment sur le bitume. « Nous avons donc sécurisé le site pour prévenir tout accident et il sera coupé demain (aujourd’hui mardi) », a précisé Luc de Saint-Sernin, son adjoint aux espaces verts et à la proximité. Pendant le week-end, on sait d’ailleurs que des agents communaux ont élagué l’arbre afin de faire disparaître les branches les plus abîmées. Les experts ont également pointé du doigt cinq autres platanes, très touchés par le chancre coloré ou le phéllin tacheté, qui devront être coupés avant la fin de l’année. « Et nous voulons programmer cet abattage dès le mois de septembre ! », a commenté Hubert Falco.
« Pour en sauver le maximum »
Enfin, pour les autres arbres - 35 au total - la situation est toute autre : même s’ils présentent des signes de faiblesse, dus à la maladie, ils « tiennent » et ne présentent aucun risque pour l’instant. Ils seront donc sous surveillance et subiront un traitement validé par le ministère de l’Agriculture : contrôles deux fois par an, carnets individuels de santé et surveillance prophylactique pour éviter toute transmission aux arbres voisins... Les platanes touchés mais pas coulés vont donc être très choyés. « On va essayer d’en sauver le maximum. On espère les 35 ! », a ajouté le maire. C’est aussi le souhait des habitants du Mourillon, attachés à ces grands arbres. Et qui craignaient de les voir tous disparaître les uns après les autres.