Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le gang des couturières est démasqué !
Après trois mois d’enquête, nous avons retrouvé la piste des 28 couturières solidaires qui en toute discrétion ont confectionné 3032 masques et 82 surblouses au plus fort de la pandémie de Covid19. Nous les avons surprises, à l’invitation de leur « cheffe de réseau », Nicole Lacomme, lors d’une soirée privée chez Sylvie dont le lieu était tenu secret car les retrouvailles étaient festives. Le couvre-feu ou plutôt le confinement levé, c’est à visage découvert que Nicole a retracé les faits marquants, depuis le 18 mars, date à partir de laquelle elle a décidé d’aller au combat. Elle raconte : « Dans un premier temps, j’ai fait appel à mes amies des Couturières du Fougau. Mais très vite il a fallu recruter puis vider les armoires, trier les tissus et lancer les premières fabrications de masques aux normes du CHU de Grenoble. Les employés municipaux, les commerçants, les soignants ont été les premiers servis alors que la demande augmentait. Un appel à candidatures de la mairie permettait de monter en puissance, fin mars. » De fil en aiguille, les dons en tissus, en draps, en élastiques ou en euros arrivaient de la part d’entreprises locales, de la mairie, de Bagnolais. Le réseau s’étoffait et le 23 mars, le groupe Facebook était créé. En même temps,
Rita soignait l’emballage et la distribution s’améliorait grâce aux infirmières et aux points relais du supermarché et du tabac presse. Le groupe des couturières solidaires voyait le jour et s’activait, même la nuit... Maryse, une couturière très émue face à cet élan de générosité, ajoutait : « Les femmes sauveront le monde !» Possible, néanmoins deux hommes ont intégré l’organisation des petites mains aux grands coeurs : Philippe pour la réparation des machines à coudre et Jacques pour la logistique et la communication.
Un grand « merci » !
Avant de lever le verre de l’amitié, Nicole a dévoilé le poster géant sur lequel on pouvait lire en grand « Merci », calligraphié en masques et voir apparaître un « trombinoscope » du réseau. Et elle concluait : «Encore félicitation pour ce don de soi et votre action désintéressée au bénéfice des habitants. Cependant, ne croyez pas que nous allons nous séparer après une si belle aventure car l’hôpital de Fréjus, qui avait reçu les blouses, a déjà formulé une demande spéciale afin de fabriquer des coussins en forme de coeur pour soutenir le bras des patientes atteintes du cancer du sein. » La suite est cousue de fil blanc...