Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La directrice de l’hôpital nie toute suppression de postes
Dans un article publié le 12 juin, Le Monde affirme qu’un plan de restructuration est mené au sein du CHD avec, à la clé, des suppressions de postes et/ou de lits. Caroline Chassin dément
L’article du Monde « L’hôpital en quête du juste nombre de lits » en date du 12 juin a fait grand bruit et suscité de vives inquiétudes au sein des services du centre hospitalier de la Dracénie. Et pour cause, notre confrère indique que « dans de nombreux hôpitaux en difficulté financière, comme Tour, Nancy, Metz, Caen, Cherbourg, Marseille ou Draguignan, des plans de restructuration avec des suppressions de postes et/ou de lits sont en cours. » Une information que la directrice du CH de la Dracénie, Caroline Chassin nie avec force. Rencontre.
Concrètement, quelle est la situation au CHD ?
Je ne sais pas où Le Monde a tiré ses sources mais nous avons formulé un démenti avec le docteur Jean-Marc Minguet, président de la commission médicale d’établissement. Nous avons l’ambition de monter un projet d’établissement. Les travaux ont été un peu suspendus avec le Covid- car toute notre énergie a été focalisée sur la prise en charge des patients atteints du Coronavirus. Mais le projet d’établissement va être relancé.
Le CHD rencontre des difficultés financières...
Je ne nie pas du tout les difficultés financières. Elles sont réelles. Mais on ne redresse pas la situation d’un établissement par des coupes sombres dans les lits d’hospitalisation et sur les postes. L’objectif est d’offrir la meilleure offre de soins aux patients du bassin. La difficulté à laquelle est confronté le CHD se situe plus au niveau de la visibilité et de la « démographie médicale » qui préoccupe d’ailleurs la France entière. Aujourd’hui, il faut être capable de porter des projets ambitieux. Faute de quoi, petit à petit, après les départs en retraite les services se retrouveront en difficulté.
Donc pas de fermeture de lits ?
On a pu être amenés à fermer des lits par manque de médecins. Ce fut le cas en notamment pour les soins critiques. Mais, l’un de mes projets depuis ma prise de fonction est de mettre toute l’énergie pour rouvrir les lits de soins critiques à Draguignan. À cet égard, ils ont été rouverts avec la crise Covid grâce à l’aide et la coopération de l’hôpital Bonnet de Fréjus, avec lequel on a une équipe médicale partagée sur le territoire. Nous avons bien l’intention de les maintenir ouverts. Il n’est pas dans les plans que de redresser la situation de l’établissement par des suppressions de postes et des fermetures de lits. Ou alors on n’a qu’à fermer l’hôpital, on n’aura plus de déficit ! Les équipes sont fatiguées, elles ont tout donné pendant la crise Covid et de voir cela publié dans Le Monde n’est pas rassurant.
Les équipes sont-elles rassurées aujourd’hui ?
Oui. J’ai rencontré les partenaires sociaux. Heureusement, il y a de la confiance. Je pilote en toute transparence. Ils savent que les difficultés, lorsqu’on ferme des lits, c’est uniquement parce qu’on n’a pas de médecins. Face à des difficultés de démographie médicale il est difficile de faire autrement. Mais nous sommes en train de recruter. Les perspectives de recrutement qui s’annoncent sont encourageantes et devraient permettre d’assurer une pérennité de soins à l’hôpital de la Dracénie. Encore une fois, je ne suis pas du tout dans une option de résoudre la situation financière de l’établissement avec des coups de rabot sur les effectifs et les lits d’hospitalisation. On attaque une discussion sur le projet d’établissement. Dans celui-ci nous déterminerons les grands axes de travail. Et cela sera fait avec les équipes, à partir des projets médicaux des médecins, des capacités et potentiels d’organisation des professionnels paramédicaux, des personnels techniques et logistiques qui sont en soutien de ce projet. Il faut un projet pertinent et attractif pour les équipes médicales.
Un axe a été évoqué lors de l’allocution du Président entre la ville et l’hôpital. Un mot à ce sujet ?
L’articulation entre la ville et l’hôpital est un axe important. Dans notre projet d’établissement, c’est un volet majeur. Un gros chantier s’ouvre pour développer la coordination et les articulations entre les médecines de ville et hospitalière qui parfois passent à côté de l’une de l’autre parce qu’elles ne se connaissent pas bien et qu’elles ont des contraintes différentes. Nous allons travailler ensemble pour tenter de les lever, que ce soit plus fluide, plus facile. Les réflexions doivent être partagées. Je veux créer des échanges entre les professionnels de la ville et ceux du CHD pour apprendre à mieux se comprendre. Un hôpital comme celui de Draguignan doit être très impliqué avec les acteurs du territoire. C’est une priorité.
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Les équipes ont tout donné pendant la crise Covid ”