Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Mont-Saint-Michel Le Labyrinthe de l’archange
« Je lis avec jubilation le nouveau Montherlant : Les Jeunes Filles. Jamais on a serré de si près l’incompatibilité essentielle du couple humain ! Et l’auteur y fait preuve d’une admirable impartialité », écrivait, en 1936, Roger Martin du Gard qui conseillait le livre à sa fille. « Montherlant s’inscrit dans la longue tradition des mâles qui ont repris à leur compte le manichéisme orgueilleux de Pythagore (...) Inférieure, pitoyable, ce n’est pas assez, Montherlant veut la femme méprisable », s’insurge de son côté Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe. C’est dire si Les Jeunes Filles ont fait jaser en son temps, en mettant le doigt là où ça fait mal. Ce roman est écrit sous forme de correspondances entre Costals, écrivain à succès et grand tombeur devant l’Éternel, et deux de ses plus fidèles lectrices, qui nourrissent pour lui un amour exalté et quasi vampirique. S’il daigne parfois leur répondre dans un élan de pitié ou de culpabilité, Costals se refuse à leurs avances charnelles de plus en plus effrénées. Parallèlement le trentenaire, compulsif mais lucide, compartimente. Il entretient notamment une petite ouvrière orpheline et drague, en prédateur gourmet, une candide beauté de 20 ans d’excellente famille. Qui manipule qui ? That the question. Le style magnétique et chirurgical d’Henry de Montherlant n’a pas perdu une once de son pouvoir. Cruelle et légère, cette impérissable galerie de portraits est à lire avant d’envisager le mariage.
La vie quotidienne dans une petite banlieue pavillonnaire de Tokyo, dans les années cinquante. Ses potins de quartier, sa bande de gamins pétomanes, et la modernité qui prend le pas sur les traditions avec, entre autres, l’arrivée de la télévision... Minoru et son adorable petit frère Isamu traînent un peu trop devant celle des voisins. Quand leurs parents le leur interdisent, ils décident de faire la grève de la parole. À la fois friandise et chef-d’oeuvre, Bonjour, sous sa simplicité apparente de savoureuse comédie familiale, à travers les petites choses de tous les jours, est un film qui en dit long sans parler beaucoup. Les adultes corsetés et leurs paroles de circonstance face à l’innocence et à la spontanéité de l’enfance. L’intrusion de la télévision abrutisseuse des masses qui bouleverse les codes sociaux rythmant la vie des habitants du quartier… On a fait des parallèles entre Yasujiro Ozu et Truffaut ou Tati. On l’a rapproché des grands maîtres du sumi-e et du haïku... Si vous ne la connaissez pas encore, découvrez la filmographie de cet immense cinéaste japonais.
Ce samedi, à 20 h 50, Arte nous entraîne dans les dédales du fabuleux mont Saint-Michel, avec Le Labyrinthe de l’archange, certes une rediffusion, mais un passionnant documentaire de Marc Jampolsky. Durant une heure trente, à l’occasion d’une restauration du site visité chaque année par des millions de gens, archéologues, historiens et scientifiques font les points sur les récentes découvertes et les zones d’ombre qui entourent le plus fameux mont de la Manche. Ce site particulier avec ses symboles et ses cryptes, est le repaire des mystiques depuis la nuit des temps. Un monument millénaire et sa cité posés comme un immense vaisseau de pierres flottant sur des sables mouvants, suspendu entre les quatre éléments. Un sanctuaire gothique géant à plus d’un titre, dédié au supérieur en chef des anges : le grand défenseur du bien, Saint-Michel...
Le Réveil des dinosaures géants
Géant comme l’immense fragment de fémur de dinosaure trouvé en 2014 en Argentine : la soirée se poursuit sur Arte sous le signe de l’archéologie animalière avec le documentaire Le Réveil des dinosaures géants, sur les traces d’autres « dragons » XXL, aujourd’hui disparus, et dont on ne soupçonnait pas l’existence il y a six ans à peine (ce qui laisse de beaux jours à la paléontologie !). L’Anglaise Charlotte Scott accompagne avec sa caméra la découverte du plus sensationnel animal de la création connu à ce jour : le titanosaure, un reptile qui étirait ses quarante mètres de long du côté de l’Amérique latine, il y a cent millions d’années. Pour conclure cette soirée thématique, la chaîne programme Le Faux manuscrit de Galilée, une enquête sur une vaste imposture.
Ce soir sur Arte :
, à 20 h 50, à22h20et