Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Florian Ripoche, le luthier qui gagne à être connu

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Minutieux et passionné, Florian Ripoche prend plaisir à venir de Nice pour exercer, pendant quelques heures, au Monster’s art, son métier de luthier. Cet homme de 28 ans, originaire de Savoie, n’a pas toujours été dans le métier. « J’ai commencé en tant que commercial, pendant deux ans, jusqu’à ce qu’un matin, je me dise “Mais qu’est-ce que je fais là ?” Alors, après avoir un peu travaillé le bois avec mon père artisan, et vu que j’adorais la musique et les guitares, je me suis lancé dans cette voie… »

À Rhapsody, à Fréjus

Il prend son baluchon en 2015 et voyage au Mans où, à l’Itemm, Institut technologi­que européen des métiers de la musique, il suit une formation guitare, avec un apprentiss­age dans un magasin en banlieue parisienne. « J’en ai bavé. C’était pas fait pour moi, ce coin ! J’en suis parti, je suis arrivé à Fréjus au printemps 2019. Le magasin Rhapsody m’embauche, c’était un contrat en or pour moi ! » Hélas, la boutique ferme définitive­ment quelques mois après… « Il me fallait retrouver du travail. Je me plais dans la région, je ne voulais pas repartir loin. J’ai donc contacté, en vain, les rares magasins de la région… Puis, comme je me suis aperçu qu’il n’y avait quasiment aucun luthier dans le coin, je me suis installé à Nice et je me suis mis à mon compte. » Un nouveau départ. Il est devenu autoentrep­reneur depuis le début de cette année, recevant son Siret en février dernier. C’est quoi, un luthier, exactement ? « La définition est celui qui fabrique, répare et restaure les instrument­s de musique à cordes pincées ou frottées. Mais, dans mon cas, je suis spécialisé dans les cordes pincées : guitare, basse, banjo, mandoline et tout ce qui y ressemble. Je ne touche pas à ce qu’on appelle les instrument­s du quatuor (violon, violoncell­e, etc.) », précise-t-il. Il faut dire que l’approche du métier, entre ces deux types d’instrument­s, est complèteme­nt différente : « Les instrument­s du quatuor font la part belle à la tradition, il faut les travailler dans les règles de l’art, alors que la guitare est beaucoup plus récente historique­ment. Et même s’il y a des règles de l’art aussi, il y a davantage de place pour l’innovation et la création. C’est ça qui me plaît. » Si, dans l’absolu, un luthier peut tout faire (fabriquer, réparer, restaurer), Florian Ripoche se consacre pour l’instant exclusivem­ent à l’entretien et la réparation des guitares. « Il y a déjà pas mal de demandes juste pour cela ! Ce n’est encore que le début, il me faut encore prendre confiance et me faire connaître. » Avec peu de concurrent­s, méticuleux, avenant et talentueux, le jeune homme a tout pour réussir. Malgré son départ de Fréjus à Nice, il tient à revenir chaque mercredi après-midi, histoire aussi de renouer avec les clients fidèles du temps de Rhapsody.

“Florian Ripoche Luthier”, page Facebook du même nom et contact téléphoniq­ue : 06.72.67.81.17

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Le jeune homme a la chance de travailler dans un secteur peu concurrent­iel.

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