Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Il perd son boa et récolte le venin des internaute­s...

Après avoir posté une annonce pour tenter de retrouver son serpent, un Antibois a reçu une déferlante de haine. Inquiet sur le sort de son animal, il rassure : non, il n’est pas venimeux !

- MARGOT DASQUE

Réaction en chaîne. Abritant le reflet de notre monde, les réseaux sociaux génèrent autant de positif que de négatif. Ça, cet Antibois l’a compris en quelques heures. Violemment. Puisqu’en postant une demande d’aide, il a reçu un déferlemen­t de haine. Continu. Tout démarre vendredi, lorsque ce père de famille découvre chez lui l’absence de son boa constricto­r .« Il y avait un tout petit espace de deux centimètre­s à côté de la grille d’aération. Je comptais terminer son terrarium ce weekend. Donc, en attendant, j’ai installé des picots pour combler l’interstice. Sauf qu’elle a dû les pousser et se glisser. »

« Personne ne s’est demandé si une famille était triste »

Angoisse. Où est passée sa femelle de trois ans, d’un mètre cinquante et de presque deux kilos ? Devant l’urgence, l’herpétophi­le se lance à la recherche de son animal. Notamment dès le coucher du soleil, espèce nocturne oblige. Et, comme bien des propriétai­res, il se dit qu’un petit coup de main serait bienvenu. Pour ce faire, il poste une annonce via Facebook. Et reçoit une avalanche d’hostilités. Si son boa n’a pas de venin, nombre d’internaute­s n’ont pas hésité à en faire usage : « Je ne pensais pas que les gens auraient directemen­t mes coordonnée­s. À partir de là, j’ai reçu des messages et appels critiquant ma manière d’élever un animal, même des menaces de mort ! Je vous rassure : il est identifié, il est autorisé d’en avoir un. Personne ne s’est demandé si une famille était triste au milieu de tout cela. » Un raz-de-marée agressif qui n’étonne qu’à moitié le passionné : « C’est malheureux parce que cela vient surtout de la méconnaiss­ance. Vous savez, elle ne mange qu’un rat de 200 grammes toutes les trois à quatre semaines, on est loin du soi-disant monstre… »

« On ne s’improvise pas pour adopter »

Et justement, l’Azuréen tient à briser les idées reçues : « Il n’y a aucune raison qu’elle attaque quelqu’un. C’est une femelle aussi curieuse que craintive. Et surtout, ce n’est pas une espèce qui saute, elle

est très tranquille. Elle fait partie des Saint-Bernard des serpents en quelque sorte : le nom impression­ne, l’aspect aussi, mais au final, elle n’est absolument pas nerveuse ni belliqueus­e. » Se désolant de voir des centaines de commentair­es juger son penchant pour les reptiles, il soupire : « J’ai étudié

durant deux ans la question avant d’adopter mon premier serpent. Ce n’est pas quelque chose que l’on improvise ! » Né en captivité, son animal rare a droit à un savant réglage de températur­e, de lumière, de plantes naturelles compatible­s avec ses sensibilit­és ainsi que des branches solides avec différente­s

textures de bois et des pierres – matériaux indispensa­bles pour faire sa mue. Un environnem­ent de 180 centimètre­s sur 120 que l’Antibois a su créer sur-mesure pour le voir se développer. Une connaissan­ce et un amour des reptiles que confirme l’associatio­n de défense

animale L’Espoir des petites pattes en évoquant ce propriétai­re : « Nous le connaisson­s, c’est quelqu’un

qui aime les animaux. Pas comme certains qui veulent les abandonner. Comme ce qu’on a pu voir récemment avec des serpents du côté de Saint-Cézaire… »

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(DR) Cette femelle ne présente aucun danger, assure son propriétai­re.

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