Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Pointe de Siricocca, boucle en or à Ste-Agnès
On grimpe dans le pays mentonnais, au départ du plus haut village du littoral d’Europe, pour un tour de 4 heures qui offre l’un des points de vue les plus saisissants de la Côte d’Azur
Elle devait être sacrément trempée, Agnès. Et il devait être furieusement violent, cet orage qui l’a poussée à s’abriter dans une grotte perchée du pays mentonnais. Suffisamment pour que cette belle princesse romaine, sauvée des eaux, fasse ériger une chapelle à sa sainte patronne, en signe de reconnaissance. Voilà pour la légende du nom de Sainte-Agnès. Par une belle journée, au cours de laquelle les éléments seront cléments, nous, princesses modernes, nous acheminons vers le village littoral le plus haut d’Europe avec ses 800 mètres d’altitude.
Coup de pinceau
La route (comptez 45 minutes depuis Nice) prend très vite de la hauteur et comme un mirage en plein désert, Sainte-Agnès apparaît au loin. À cette distance, le village fait l’effet d’un petit coup de pinceau horizontal sur un tableau entouré de vert et bleu. Puis, les maisons pittoresques se devinent. Alignées les unes derrière les autres, elles dominent mer et montagne. On laisse notre carrosse en contrebas du village, à la chapelle Saint-Nicolas. Le point de départ de plusieurs itinéraires aux exigences variées.
Par sa situation privilégiée, SainteAgnès offre une diversité de balades qui permettra aussi bien au randonneur entraîné qu’au promeneur occasionnel, de parcourir une nature préservée et sauvage. Entre les cimes alpines qui surplombent toutes fièrement la Méditerranée – le Mont Ours (1 239 m), le Mont Méras (1 243 m), celui du Pic du Baudon (1 264 m), ou encore la Pointe du Siricocca (1 051 m) – il faut faire son choix. On opte pour la dernière balade vue mer, en panoramique. Quatre heures pour une boucle de difficulté moyenne. Après avoir un peu marché sur la route, on s’engage sur un charmant petit sentier qui descend sur la droite. Le Borrigo coule en bas. Ruissellement apaisant. De jolies fleurs jalonnent le parcours. On remonte le ravin de Verroux puis on entame l’ascension du flanc de la montagne. Le sentier laisse place à une route militaire pavée bien conservée. Le passé stratégique du coin émane çà et là, avec quelques casernements. Comme un écho au fort de Sainte-Agnès, construit entre 1932 et 1938, qui est issu du programme de la ligne Maginot. Ouvert au public, entièrement souterrain, avec ses 2 000 m2 de galeries et de salles, il s’enfonce sous plus de 55 mètres de rochers.
Le regard ne se lasse pas
On reprend le chemin vers la pointe, où, par temps clair, le panorama est sublime. Sur la descente de cette boucle d’or, le regard ne se lassera pas de détailler la Riviera mentonnaise et les cimes avoisinantes. Un raccourci permet de revenir à Sainte-Agnès rapidement. Et s’il nous en reste un peu sous la semelle, on traverse la place du village pour se faufiler dans les rues étroites, pleines de mystère et de légendes...
Le passé stratégique émane çà et là