Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Reprogrammer plutôt qu’éliminer ces cellules
« Lorsqu’on élimine ces cellules sénescentes, elles ne sont pas remplacées par d’autres cellules, ce qui a pour conséquence d’altérer la barrière sanguine tissulaire qui permet de filtrer les déchets, et leur élimination par le foie. Ces déchets vont alors être disséminés dans l’organisme et avoir des effets très néfastes. Les animaux deviennent très malades. Ils présentent non seulement un défaut de plaquettes sanguines – prédictif de mortalité précoce –, mais aussi des fibroses hépatiques (tissu cicatriciel au niveau du foie), rénales, cardiaques et pulmonaires apparaissant avec la destruction des cellules sénescentes. » Selon Dmitry Bulavin, l’élimination de l’ensemble des cellules sénescentes n’est surtout pas la solution vers laquelle tendre pour vieillir en bonne santé. « Les effets sont en réalité bien plus délétères que ceux du vieillissement. Plutôt qu’éliminer ces cellules, nous devons trouver des moyens pour retarder la sénescence. Sachant que ce processus est associé à l’extinction de nombreux gènes, et à la perte de fonction de la cellule, nous allons désormais explorer une piste qui semble prometteuse : reprogrammer les cellules sénescentes pour les rendre à nouveau fonctionnelles », conclut-il. Néanmoins, avant de poursuivre le développement de ces stratégies thérapeutiques, Dmitry Bulavin et son équipe estiment qu’il est d’abord nécessaire de mieux comprendre l’émergence de ces cellules, leurs conséquences sur l’organisme et d’étudier si leur élimination n’a pas des effets néfastes inattendus.