Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

  ménages varois en demande de logement social

Si le nombre de logements sociaux livrés en 2019 a atteint un record, les besoins restent énormes. Le préfet peut préempter dans les communes classées en situation de carence

- V. G. vgeorges@nicematin.fr

Se loger dans le Var reste très difficile pour les plus modestes en raison du déficit de logements locatifs sociaux (LLS). Au 1er janvier 2020, 26 740 demandes de ménages souhaitant accéder à un logement social restaient non satisfaite­s, dont 12 922 sur le territoire de la Métropole Toulon Provence Méditerran­ée (TPM). Où en est-on du côté des nouvelles constructi­ons ? Le bilan annuel 2019 de la programmat­ion varoise met en évidence un tassement par rapport à l’année précédente, qui avait permis un record avec 1 852 logements sociaux, livrés grâce aux efforts de l’ensemble des partenaire­s, collectivi­tés locales, opérateurs publics et privés. Le bilan triennal 2017-2019 sur les communes soumises à l’article 55 de la loi de solidarité et de renouvelle­ment urbain, dite loi SRU, est en cours de finalisati­on (lire cidessous).

Le préfet récupère le droit de préemption

En attendant la nouvelle liste, un constat de carence pour non-respect de leurs obligation­s légales en matière de constructi­on sociale sanctionne à ce jour quinze villes varoises n’atteignant pas l’objectif (lire ci-contre). Cela n’est pas sans conséquenc­e, car elles y perdent leur droit de préemption. Concrèteme­nt, lorsque les notaires établissen­t une déclaratio­n d’intention d’aliénation (DIA) pour informer une commune avant la vente d’un bien affecté ou destiné à être affecté à des opérations de logement, si cette commune fait l’objet d’un constat de carence, elle doit obligatoir­ement transmettr­e le DIA au préfet. « Nos services étudient le dossier pour savoir s’il est intéressan­t d’y faire du logement social. Si c’est le cas, on transmet à l’établissem­ent public foncier, qui se penche sur l’équilibre financier de l’opération. Et lorsque c’est possible, on préempte », explique le directeur départemen­tal des Territoire­s et de la Mer (DDTM) David Barjon. Le préfet préempte régulièrem­ent chaque année et le système fonctionne, puisque des opérations de logement social ou mixte se réalisent sur ces terrains préemptés, en général avec les communes. Même si certaines municipali­tés restent toujours opposées au logement social, «ilyenademo­insen moins. Le problème n’est pas qu’une histoire de constructi­on, mais d’attributio­n des logements », selon David Barjon. Après la période d’urgence sanitaire liée à la pandémie, et avec la reprise des activités économique­s, il vient d’écrire aux dizaines de promoteurs immobilier­s intervenan­t dans le départemen­t pour les informer sur les secteurs géographiq­ues les plus tendus. Mais pas seulement. L’objectif est de leur permettre de proposer et de réaliser des opérations, en partenaria­t avec les bailleurs sociaux en toute connaissan­ce de cause. En clair, « de les alerter sur les communes sur lesquelles le droit de préemption est passé de la commune au préfet », précise David Barjon.

 % du logement social construits par le privé

Si les services de l’État écrivent aux promoteurs, c’est parce que la promotion privée construit la majorité, 70 % exactement, des logements sociaux dans le Var, avant de les céder aux bailleurs sociaux, sous forme de vente en l’état de futur achèvement (VEFA). Ces derniers construisa­nt les 30 % restants. L’informatio­n sur la situation de la commune est capitale pour un promoteur, qui négocie l’acquisitio­n d’un terrain, le prix du foncier dépendant de ce qu’on peut faire dessus. « Il vaut mieux travailler en amont avec nous pour travailler sur de bonnes bases », ajoute David Barjon. D’abord, parce que dans une commune en carence, dès qu’un programme se construit, il doit contenir au moins 30 % de logements sociaux. Ensuite, parce que ces logements doivent respecter les objectifs qualitatif­s et quantitati­fs du plan local de l’habitat, les exigences de servitudes de mixité sociale sur les communes dotées d’un plan local d’urbanisme, et les critères qualitatif­s répondant à l’évolution de la réglementa­tion et au confort minimal exigé. Tout cela conditionn­e le niveau des loyers que perçoivent les bailleurs sociaux sur les logements qu’ils ont acquis en VEFA. Un sujet d’actualité, au coeur des élections municipale­s.

 ?? (Photo doc Var-matin) ?? Les communes ne faisant pas assez d’effort pour produire du logement social font l’objet d’un arrêté de carence qui confère leur droit de préemption au préfet. Ce n’est pas le cas de Brignoles (sur la photo), dont le taux de logement social dépasse  %.
(Photo doc Var-matin) Les communes ne faisant pas assez d’effort pour produire du logement social font l’objet d’un arrêté de carence qui confère leur droit de préemption au préfet. Ce n’est pas le cas de Brignoles (sur la photo), dont le taux de logement social dépasse  %.
 ?? (Photo doc. Philippe Arnassan) ?? À Trans-en-Provence, le taux de logements locatifs sociaux au er janvier  se monte à , %.
(Photo doc. Philippe Arnassan) À Trans-en-Provence, le taux de logements locatifs sociaux au er janvier  se monte à , %.

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