Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Cogolin : ils avaient braqué un tabac en novembre pour euros
L’affaire qui aurait pu mener aux assises a été finalement jugée par le tribunal correctionnel de Draguignan. Deux jeunes du golfe de Saint-Tropez ont été condamnés à quatre ans de prison
Les chemins qui mènent à la résolution d’une enquête sont parfois surprenants. En l’occurrence, une déception sentimentale a conduit hier deux jeunes gens du golfe de Saint-Tropez, âgés de 23 ans, devant le tribunal correctionnel de Draguignan. En comparution immédiate, pour une affaire qui aurait pu être passible de la cour d’assises, ils ont été condamnés à quatre ans de prison, dont un avec sursis probatoire, et placés sous mandat de dépôt.
Une arme factice très bien imitée
Les faits remontaient au 8 novembre dernier, à Cogolin, où un bureau de tabac avait été attaqué à 19 h 15 par un duo de malfaiteurs encagoulés et casqués. Pendant que son comparse faisait le guet en bloquant la porte, l’un d’eux avait braqué sur l’employée un pistolet et s’était fait remettre le fond de caisse, soit 280 . Ils étaient repartis aussitôt sur un scooter, en faisant tomber l’arme dans leur fuite. Un ADN a été isolé sur cette réplique, très réaliste mais inoffensive, d’un Beretta 9 mm. Mais celui-ci était inconnu du fichier national. L’enquête en est restée là, avant de rebondir le 18 juin dernier, conduisant à l’arrestation des deux jeunes, pas du tout connus pour des faits de délinquance, et insérés dans la vie active, travaillant tous deux dans la restauration.
Pour une dispute
C’est à la suite d’une dispute que l’amie de celui qui était armé est allée faire aux gendarmes le récit que lui avait relaté son compagnon après les faits. Elle était au courant de la chute de l’arme, du montant du vol, de la couleur des casques... Elle est revenue à la gendarmerie le lendemain pour dire qu’elle avait tout inventé, mais trop de détails correspondaient à ce qu’avaient enregistré les caméras de vidéosurveillance. Et surtout, le prélèvement effectué sur son ami, en garde à vue, a « matché » avec l’ADN inconnu recueilli en novembre. Hier devant le tribunal, Mehdi
Beldjillali, demeurant à Gassin, a décidé d’assumer ses actes. Mounir Oughanem, de son côté, a soutenu qu’il n’était pas au courant de ce que voulait faire son ami ce soir-là. Il l’avait accompagné pour acheter des cigarettes, n’avait vu l’arme qu’à l’entrée du tabac et n’avait pas su comment réagir.
L’un assume, l’autre non
« Je l’ai contacté le matin pour lui proposer ça, a indiqué Mehdi. J’ai été le chercher à Cavalaire. On a déposé la voiture dans la forêt et pris le scooter. Après les faits, on est revenus en scooter près de la voiture, on s’est changés et on est partis. J’ai fait ça parce que je devais 2 500 à une personne pour des stupéfiants. » « Je l’ai suivi un peu naïvement ,a confirmé Mounir, mais c’est bien ce qui s’est passé. J’étais comme pétrifié. » Le procureur Mathilde Gauvain a indiqué que « ces faits criminels ont été requalifiés, mais ils encourent quand même une peine de dix ans ». Ses réquisitions n’ont pas été jusque-là, compte tenu du profil bien inséré des deux prévenus. Le tribunal a validé sa proposition de trois ans ferme et un an de sursis probatoire.
La cour d’assises du Var a condamné hier à seize ans de réclusion criminelle Robert Oggero, un retraité de Six-Fours âgé de ans, pour des abus sexuels commis dans le courant de l’année sur une mineure de à ans. Il a reconnu les charges portées contre lui. En s’efforçant cependant d’adoucir le portrait peu flatteur qu’ont fait de lui certains de ses proches, qui l’ont décrit violent, buveur et joueur.