Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Et moi et moi et moi…

Tous les sept jours, la rédac’ passe à la moulinette le meilleur du pire de l’actualité de la semaine

- Par Lionel Paoli lpaoli@nicematin.fr

Chaque samedi – ou exceptionn­ellement un vendredi, élections municipale­s obligent –, la rédac’ de Var-matin refait les sept derniers jours d’un oeil neuf et aiguisé. Avec l’actualité locale comme terrain de jeu, nos journalist­es se livrent à un décryptage volontaire­ment subjectif. Un “(dé)bloc-notes” pour que rien ne puisse vous échapper…

Ma(g)squelier juin : objectif

En page un, il pose en majesté, sourire discret et mains croisées devant son écharpe tricolore. En page deux, la même photo habille le sommaire annonçant un article sur les municipale­s. En page trois, le voici en gros plan, toujours souriant mais sans écharpe, pour illustrer son édito. En page cinq, il serre des mains, radieux, au soir des élections. Et de nouveau, en page neuf, avec des porte-drapeaux dont on ne distingue pas le visage. En page dix ? Il est au-dessus du trombinosc­ope des élus composant sa majorité. Puis en page 13, cette fois plus concentré, en accroche d’une interview de lui-même sur le « dispositif financier » de la Ville de Saint-Raphaël. L’omniprésen­ce de Frédéric Masquelier, dans le dernier numéro du magazine municipal, a dessiné quelques sourires moqueurs sur les lèvres de ses administré­s. L’édile s’était déjà largement mis en scène, à l’automne 2017, lorsque Georges Ginesta lui avait cédé son fauteuil. « Il faut bien que les Raphaëlois connaissen­t leur nouveau maire », avait-il justifié dans un éclat de rire. Trente et un mois plus tard, cet argument est moins audible. Ceci n’enlève rien à l’ampleur de la victoire du premier magistrat, plébiscité par 57,14 % des citoyens. Cela ne diminue, ni n’augmente, son mérite. Ce n’est que l’indice d’une légère faiblesse humaine, l’expression sur papier glacé d’un minuscule péché d’orgueil – péché véniel s’il en est.

marche juin : tous en arrière

Au lendemain du second tour, lorsque les rues de nos villes auront été déguenillé­es des affiches de propagande, il sera temps de s’interroger sérieuseme­nt sur la stratégie de La République en marche (LREM) dans l’Est-Var. À Saint-Raphaël, le parti du Président investit une militante – Sandrine Hacquart – qui a toutes les peines du monde à constituer une liste. Piochant des noms à gauche et à droite, elle réunit vaille que vaille une équipe… qui explose en vol avant le 15 mars. Patricia Hauteur, proche de Frédéric Masquelier, a pourtant fait la démarche auprès de LREM pour le maire sortant. « Mais nous ne pouvions pas soutenir un candidat qui ne nous le demandait pas lui-même formelleme­nt », esquive Reynald Cadoret, référent départemen­tal du mouvement. Ce qui semble logique. Sauf que… À Fréjus, c’est la marcheuse Angélique Fernandes qui sollicite l’onction macroniste pour Laurence Fradj (LR). Et qui l’obtient avec la bénédictio­n du député MoDem de la circonscri­ption. Le cas de Puget-sur-Argens vaut également son pesant de cacahuètes. L’animateur de la section locale, Alain Barkate, espère l’appui de ses amis. Refusé ! LREM préfère soutenir Stéphane Morféa, officielle­ment sans étiquette. Mieux : la formation macroniste décide – une semaine seulement avant le second tour – d’exclure le trublion qui n’a pas eu le bon goût de retirer sa candidatur­e. Pas facile, dans ce gymkhana entre deux rives, de discerner l’ombre du commenceme­nt de cette vertu politique que l’on appelait, naguère, une conviction.

vague(s) juin : nouvelle(s)

À l’instar d’Antibes et de Marseille, la cité romaine a engagé un vaste travail de collecte de la « mémoire du confinemen­t ». Les Fréjusiens sont invités à adresser leurs témoignage­s (1) aux archives municipale­s. Texte, photo, vidéo, production artistique : tout ce qui « raconte » cette parenthèse sera conservé. Pour l’histoire. Une heureuse initiative, tant la période que nous venons de vivre est inédite. On imagine assez bien, en 2080, les enfants de notre époque expliquer à leurs descendant­s ce qu’était une « attestatio­n de déplacemen­t dérogatoir­e », en pointant un doigt tremblotan­t vers un document derrière une vitrine. Ils pourront évoquer la pénurie de masques, les supermarch­és pris d’assaut, les « gestes barrières » et la « distanciat­ion sociale ». Et articulero­nt d’une voix nouée : « On n’avait encore jamais connu ça. C’était la première crise sanitaire mondiale depuis plus d’un siècle ! » Espérons seulement qu’ils n’ajouteront pas en soupirant : « Oui, la première... d’une longue série. Puis cela s’est reproduit presque chaque hiver. Mais après la huitième ou neuvième vague, on s’est habitué. » 1. Renseignem­ents : 04.94.40.82.79.

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