Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Qu’est-ce qu’on regarde soir? à la télé ce Stax, le label soul sur Arte
Déconfinement, week-end, vacances, insomnie, c’est toujours le moment pour se refaire la trilogie des Retour vers le futur, disponible sur les plateformes de VOD. La série de films de l’Américain Robert Zemeckis (sortis en 1985, 1989 et 1990), entre farce cartoonesque et vrai film SF, a sacrément vieilli mais nous accroche toujours autant. Pour l’idée de départ, déjà : des voyages dans le temps à bord d’une DeLorean à portes papillons qui traverse les époques en atteignant « les 88 miles à l’heure ». Quelle classe. Les héros doivent toujours partir pour essayer de changer le cours de quelque chose, fatalement, ça pourrait être sans fin. Fascinant. Pour son duo d’acteurs principaux ensuite : Michael J. Fox et Christopher Lloyd. Le premier en Marty McFly, ado musicien et débrouillard, le second en Emmett Brown, génial savant fou. Des personnages de fiction comme on n’en fait plus, identifiables entre mille. Parce que chaque volet, enfin, a des scènes que l’on adore retrouver. Pour ne citer que celles-ci, un Johnny B. Goode endiablé interprété par Marty sur la scène d’un bal de promo dans le premier, le voyage en 2015 et la fameuse fuite en hoverboard (skate volant) dans le numéro deux, l’apparition de ZZ Top en rocker du far-west dans le troisième... On ne s’en lasse pas !
Cinquante-trois minutes pour replonger dans l’ambiance incroyable et l’histoire tumultueuse du label qui inventa la soul. C’est la promesse de Stax, le label soul légendaire, un documentaire signé Stéphane Carrel et Lionel Baillon à regarder sur Arte ce soir en deuxième partie de soirée, ou en replay ensuite. Créé en 1957, en plein ghetto noir de Memphis par Jim Stewart, un blanc amateur de country, et sa soeur Estelle Axton, Stax démarre comme un petit studio d’enregistrement couplé à un magasin de disques. Et puis, de la country, on passe au rythm and blues, puis à la soul. Otis Redding, Isaac Hayes, Sam & Dave, Wilson Pickett, ils seront tous produits par le label. À l’image du groupe Booker T. and the M.G.’s, groupe multiracial qui accompagnera pas mal de chanteurs du label, la petite entreprise fait travailler musiciens noirs et musiciens blancs main dans la main en pleine ségrégation aux États-Unis. La fin des années soixante et la tension sociale qui monte rejaillira sur le label mais il repartira de plus belle avec le succès grandissant de la soul au début des années 1970, avant de finalement déposer le bilan en 1975. Une véritable épopée musicale intimement liée aux questions sociétales de l’époque, malheureusement toujours d’actualité. sur Arte ce soir à 22 h 35. Et disponible sur www.arte.tv jusqu’au 24 août.