Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Antibes : ils plongent et trouvent une... amphore romaine
Céline Cambas et Jacky Fieschi, de l’association Fonds Bleus, ont découvert un objet inédit dans la zone de baignade de Juan-les-Pins. Il est actuellement entre les mains des spécialistes
Combinaison et palmes aux pieds. Le 26 mai dernier, Céline Cambas et Jacky Fieschi se jettent à l’eau pour une de leur plongée hebdomadaire. Une sortie des plus communes à Juan-les-Pins, dans les Alpes-Maritimes, entre amoureux de la Méditerranée qui, tout au long de l’année, luttent pour la protéger avec l’association Fonds Bleus (lire ci-dessous). Habitués à sortir de l’eau les déchets venant du littoral, la curiosité des deux amis se voit piquée par une étrange forme dans les fonds… « Ce n’est pas tous les jours que l’on découvre un objet de ce genre », sourit la plongeuse qui dégaine sa caméra étanche : « Mais sincèrement, au départ, on pensait tout simplement que c’était un élément de décoration, une réplique, qui provenait d’une ancienne plage. »
Un lieu gardé secret…
Une découverte d’un bon mètre sortant du lot, d’autant plus que, comme le rappelle le président de l’association : « On avait plongé à cet endroit cet hiver, la dernière fois en janvier. Sans la voir. » Parce que la belle en terre s’avère particulièrement enfoncée dans le sable, posée sur un tapis de posidonies. Bref, elle semble attendre le chaland depuis un sacré bon moment. « Est-ce qu’elle a été révélée parce que ce qui la cachait a été emporté ? » Question en suspens. Quoi qu’il en soit, l’entourage des deux explorateurs d’un nouveau genre leur conseille de prendre attache avec des professionnels du patrimoine et de la mer. Ainsi, Céline Cambas envoie vidéo et photographies au Drassm – Département des recherches archéologiques subaquatiques et sousmarines : « Le service a été très réactif, le 12 juin une équipe a été dépêchée sur place. » Demandant à pouvoir assister à l’opération, elle participe au travail des quatre professionnels en direct : « J’ai pu les guider directement là-bas. C’est allé très vite. » Une demi-heure, tout au plus, pour emporter en toute sécurité la jarre submarine. Et ce, en toute discrétion. « Ils sont arrivés dans un véhicule banalisé et, au moment de porter sur la plage l’amphore, elle a été empaquetée. » Bref, pas question d’attirer l’attention. Et encore moins de donner des précisions quant à l’endroit où les membres des Fonds Bleus ont déniché cette surprenante trouvaille de type dite « Dressel 2/4 » : « Une enquête va être menée. Donc il faut les laisser travailler tranquillement. » Si pour l’instant il est difficile de dire s’il s’agit bel et bien d’un trésor, les Antibois restent émus de cette aventure : « C’est rare. Mais en même temps cela nous change des canettes et des sacs en plastique. » Pour le coup, on se trouve dans un autre bain, bien plus historique…